
100 ans de la Warner : avec « Le Chanteur de jazz », le septième art devint parlant
C’était au temps du cinéma muet, auquel ce film, qui l’était partiellement lui aussi, fit un sort. On a nommé Le Chanteur de jazz, réalisé en 1927 par Alan Crosland, produit par les frères Warner, et scénarisé par Alfred Kohn, d’après une pièce de théâtre de Samson Raphaelson, lui-même futur scénariste d’Ernst Lubitsch et d’Alfred Hitchcock.
Le film – qui ressort en salle dans le cadre des 100 ans de la Warner – présente cette particularité d’être à la fois une œuvre de moyenne envergure artistique et l’un des titres les plus mémorables de l’histoire du cinéma. Trois raisons à cela. C’est le premier film sonore. C’est la première comédie musicale. C’est, enfin, un document précieux sur l’état des lieux de l’intégration des minorités dans le melting-pot américain.
Jakie Rabinowitz (Al Jolson), fils d’un chantre d’une synagogue du Lower East Side new-yorkais, aspire à devenir chanteur de jazz et se produit clandestinement dans les bars. Son père l’ayant banni du foyer familial, Jakie tente de faire carrière sous le nom de Jack Robin, avec l’aide de Mary (May McAvoy), une actrice qui s’éprend de lui. Alors qu’il doit se produire à Broadway pour la première d’un spectacle crucial pour sa carrière, sa mère, éplorée, lui annonce que son père, à l’article de la mort, ne pourra assurer l’office du Yom Kippour, l’un des plus importants de la liturgie juive, et lui demande de le remplacer.