Rassemblement national : à la recherche de la marque Bardella

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Jordan Bardella est un jeune homme poli. Il propose de faire le café, dans son grand bureau du petit siège du Rassemblement national (RN), dans le 16e arrondissement de Paris. Il ne voudrait pas qu’on prenne froid, parce qu’il a ouvert la fenêtre. Il souhaiterait qu’elle n’ait plus peur, cette classe moyenne supérieure qui résiste encore aux sirènes de l’extrême droite. Il poursuit le pouvoir en patins de velours. Qu’on se le dise, Jordan Bardella est à l’image du parti qu’il dirige : tempérance, sérieux, prévention.

Il n’y a qu’un malheur, observent de bons connaisseurs du parti : le RN a besoin d’être réveillé. Or, Jordan Bardella leur semble manquer d’envie, de folie, d’idées. Arnaud Stéphan, communicant, conseiller de Marine Le Pen durant la campagne présidentielle : « Tout le monde rêvait de Bardella ; au bout de trois mois, on voit que ça ne marche pas, qu’il n’imprime pas. Il y va au frein à main. Les cent premiers jours sont décisifs. Où sont les grandes décisions ? Sur la communication, sur le fond politique ? Le parti est toujours dans le “damage control” [“maîtrise des dégâts”], donc il n’agit pas. »

Le 5 novembre 2022, Jordan Bardella est élu à 27 ans président du parti, poste qu’il occupait déjà à titre intérimaire. Son slogan : « On continue. » Les militants, poussés par les cadres, lui font un triomphe – 85 % des voix. Louis Aliot, maire de Perpignan, fidèle mariniste, artisan de la progression régulière du parti, est ratiboisé. A l’époque, il prêche dans le désert contre « l’inertie inhérente à toute organisation d’une certaine envergure ».Il prédit : « Continuer nesuffira pas. »

Approche conservatrice

Cent jours. Les apports idéologiques se font attendre. Le cycle de conférences promises, sur des sujets en friche – numérique, écologie… – n’est pas lancé. Les premiers tractages d’envergure sur les retraites ont été menés ce week-end, un mois après la présentation de la réforme. Conscient de la nécessité de reprendre le contact avec les militants, qui ne suivent pas tous la vie trépidante du Palais-Bourbon, Jordan Bardella vient d’envoyer son bureau national quadriller les fédérations. L’« école des cadres », point central de sa campagne interne, préparée depuis l’été avec le sondeur Jérôme Sainte-Marie, est désormais annoncée au printemps. Son lancement était promis pour janvier, mais Bardella souligne le calendrier défavorable, en pleine réforme des retraites.

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