En meeting au Texas, Donald Trump nie tout « délit » de sa part

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Menacé d’inculpation, l’ancien président américain, Donald Trump, a clamé son innocence, samedi 25 mars, lors d’un meeting de campagne en vue de la présidentielle de 2024, tenu dans un lieu hautement symbolique : Waco, ville au Texas, théâtre il y a trente ans d’un assaut meurtrier contre une secte opposée au pouvoir fédéral.

L’ex-président républicain brandit depuis plus d’une semaine la menace d’une arrestation imminente à New York dans une affaire de paiement à l’actrice pornographique Stormy Daniels, juste avant sa victoire de 2016. La justice cherche à déterminer si M. Trump s’est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l’argent à une actrice de films pornographiques.

Le milliardaire s’est attiré des applaudissements nourris en s’en prenant au procureur de Manhattan, Alvin Bragg, chargé de l’enquête, et de ses collègues, les qualifiant de « maniaques de gauche radicale ».

« Le procureur de New York, sous les auspices et la direction du “ministère de l’injustice” à Washington, enquêtait sur moi pour quelque chose qui n’est ni un crime ni un délit », a-t-il affirmé devant des milliers de partisans rassemblés sous le soleil texan.

Donald Trump, également sous la menace d’enquêtes sur ses pressions électorales en Géorgie en 2020 et la gestion d’archives classifiées de la Maison Blanche, se pose régulièrement en victime d’un mystérieux « Etat de l’ombre ».

La spectaculaire perquisition du FBI dans sa résidence en Floride en août 2022 ? « Un abus de pouvoir choquant. » Les deux infamantes procédures de destitution au Congrès dont il a fait l’objet et pour lesquelles il a été acquitté ? « Une chasse aux sorcières ».

Un siège spectaculaire de 51 jours

En retrouvant sa base en meeting à Waco, Donald Trump renoue par ailleurs avec un exercice qu’il affectionne. Les scènes de l’ancien président, en train d’esquisser des petits pas de danse, ou de lancer ses célèbres casquettes rouges à la foule, sont désormais cultes parmi ses adeptes.

Cette ville de 130 000 habitants reste associée à la secte antigouvernementale des Davidiens. Au printemps 1993, le monde avait été suspendu durant cinquante et un jours au siège par le FBI d’un ranch dans lequel s’étaient retranchés des adeptes armés du gourou, David Koresh. Soixante-seize membres de la secte dont vingt enfants avaient été retrouvés morts après l’incendie du ranch. Quatre policiers avaient également péri.Donald Trump n’a fait aucune allusion à ce drame et un porte-parole a déclaré à la presse que la ville texane avait été choisie en raison de son emplacement central et de ses bonnes dessertes.

Dans cette ville nichée à 150 kilomètres au sud de Dallas, certains des fans trumpistes trépignaient d’impatience vendredi soir, visiblement peu préoccupés par les ennuis judiciaires de leur idole. « Tout est déformé pour lui donner une mauvaise image », a assuré à l’Agence France-Presse (AFP), Kelly Heath, 49 ans, y voyant une tentative de le « faire taire ».

Samedi, aux abords du meeting près de l’aéroport de Waco, un retraité de 72 ans, Louis, accompagné de son petit-fils de 16 ans qu’il dit être un « grand fan » de Trump même s’il n’est pas en âge de voter, avance, lui, que « tous les présidents ont eu des maîtresses. Pourquoi pas lui ? ».

Donner un nouveau souffle à la campagne présidentielle

Julie, qui vient de la ville de Tyler au Texas, assure pour sa part que le cas de Stormy Daniels n’est « pas une grande cause. Elle est venue de nulle part pour voir combien d’argent elle pourrait soutirer [à Donald Trump] ». « Ce sont des mensonges. Lui, c’est le chef et il va sauver l’Amérique », renchérit Sherry, 55 ans.

De nombreux stands vendent toute la panoplie de la marque Trump, des casquettes « Trump 2024 » et « Trump Girl » à une chemisette blanche au slogan : « Dieu, les armes, Trump à Waco, Texas ». Une pancarte assure que « les démocrates sont des communistes ».

Ce meeting offre surtout au républicain l’occasion de donner un nouveau souffle à sa campagne, qui ne jouit pour l’instant pas de la dynamique espérée même si la plupart des sondages le donnent gagnant d’une primaire.

Le milliardaire, qui continue contre vents et marées d’évoquer de supposées « fraudes » jamais prouvées à l’élection de 2020, a aussi vu une partie de la droite − et notamment ses riches donateurs − se tourner vers le nouveau champion de la droite dure, Ron DeSantis, 44 ans. Le gouverneur de Floride n’est pas encore officiellement lancé dans la course, mais il sera incontestablement un de ses plus grands rivaux pour l’investiture républicaine en 2024.

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