« Emparez-vous de cette question de la fin de vie qui est un enjeu de société majeur » : le manifeste des membres de la convention citoyenne
C’est un appel au gouvernement et aux Français. Les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui remettent dimanche 2 avril leur rapport final, ont tenu à l’accompagner d’un « manifeste » dont nous livrons ici l’intégralité.Il doit être lu dimanche dans la matinée, dans l’hémicycle du palais d’Iena, siège du Conseil social, économique et environnemental (CESE) qui organise la convention.
Six membres de la convention ont été désignés par leurs pairs pour écrire ce texte : « Notre rôle est d’être les porte-parole du collectif », souligne Blaise T., un des auteurs. Ils ont puisé aussi dans des textes plus personnels écrits par d’autres membres de la convention et publiés, pour certains, en annexe du rapport. A l’issue de leurs travaux qui auront duré vingt-sept jours, ces citoyens, qui seront reçus à l’Elysée par Emmanuel Macron lundi, délivrent dans cette adresse deux messages qui dépassent le sujet de la fin de vie, stricto sensu.
Primo, ils interpellent le gouvernement à propos du « système de santé, [qui] se trouve dans une situation alarmante faute de moyens humains et financiers. » « Nous relayons la préoccupation et le vécu des équipes soignantes et de beaucoup de nos concitoyens »,écrivent -ils.
Secundo, en écho à la contestation sociale liée à la réforme des retraites, ils affirment qu’« il est temps que la parole citoyenne soit pleinement entendue et prise en compte ».
Voici l’intégralité de leur manifeste :
« Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités.
Nous relayons la préoccupation et le vécu des équipes soignantes et de beaucoup de nos concitoyens : notre système de santé se trouve dans une situation alarmante faute de moyens humains et financiers. En particulier, nous déplorons le manque de soignants, les déserts médicaux, l’engorgement des services d’urgence et les inégalités d’accès aux soins palliatifs sur le territoire. Nous avons aussi pris la mesure de la complexité de certaines situations de fin de vie et des souffrances qu’elles peuvent entraîner. Dans ce contexte, nous interpellons le gouvernement. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer notre système de santé afin d’accompagner l’ensemble des patients, et plus spécifiquement ceux en fin de vie.
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