Dans le podcast « Altérée », Alicia traque le fantôme qui hante ses souvenirs

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Alicia, jeune publicitaire de 32 ans, vit des moments étranges : elle se remémore des instants de sa vie… qu’elle est pourtant certaine de ne pas avoir vécus, entre rêve éveillé et sensation de déjà-vu. Décidée à comprendre ce qui lui arrive, elle commence une enquête, qui l’amène à consulter un hypnothérapeute et un spécialiste de l’« effet Mandela » – ces souvenirs partagés par plusieurs personnes (parfois des milliers) et qui ne sont pourtant pas réels.

Ce phénomène doit son nom au fait que beaucoup pensaient que Nelson Mandela était mort en détention alors que, libéré de prison en 1990 et président de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999, il est décédé en 2013. Mais lorsque sa mort a été annoncée, bien des personnes ont été surprises, certaines pensant même se souvenir de ses funérailles…

Alicia, elle, est hantée par les réminiscences d’un homme dont elle n’arrive pas à distinguer le visage et qu’elle a pourtant la sensation de bien connaître. La traque de ce fantôme va la conduire à découvrir les secrets de sa famille et renvoyer à l’auditeur cette question : qu’est-ce qui dépend réellement de nos choix dans nos trajectoires ?

Un sens aigu du rythme

Cette jolie fiction réunit subtilement tous les codes du thriller – filature, course-poursuite, infiltration, crime… – pour plonger dans la science-fiction et l’incontournable thème du voyage dans le temps. Avec le plaisir propre à ce genre, celui d’explorer les connaissances passionnantes sur le concept du temps, du multivers ou du fonctionnement du cerveau humain, pour développer une intrigue haletante dont l’auditeur tente autant de percer le dénouement (qui sera abrupt) que de repérer les potentiels paradoxes temporels, qui seront autant de failles scénaristiques.

Comme dans sa précédente fiction audio, Empoisonnées, pour laquelle il avait détourné les codes du podcast de conversation, Charly Lemega utilise cette fois-ci ceux du podcast documentaire, à la première personne, pour conduire la narration et altérer la frontière entre fiction et réalité. « La recherche formelle est très importante pour moi parce que je trouve ce format passionnant et qu’elle engage l’auditeur », explique l’auteur-réalisateur, qui s’est aussi essayé au roman, au court-métrage, aux clips et est l’un des monteurs de la série Skam, sur France.tv Slash.

Produite en deux ans, cette fiction est portée par un sens aigu du rythme, un travail sonore riche et une bande originale spécialement composée par Alexandre Didi. Et on peut ajouter une interprétation réussie, notamment de la comédienne Justine Viotty, qui incarne Alicia, le personnage principal, à cette belle production indépendante.

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