Les Catalans pourront-ils « cultiver la pluie » ?
Lorsqu’on arrive dans le département par la vallée de l’Agly, on ne tarde pas à croiser une « route des vins ». Pourtant, le problème principal des Pyrénées-Orientales, c’est l’eau. Et même pour produire « la plus saine et la plus hygiénique des boissons », dixit Pasteur, il en faut ! Le vert qui orne les ceps qui bordent la majorité des routes est donc trompeur : le département manque cruellement d’or bleu. « On est à un niveau de nappes et de barrages historiquement bas », alertait le préfet, Rodrigue Furcy, le 9 mai.
Après bien des alertes de la communauté scientifique, des élus, des associations, la préfecture a fini par prendre un arrêté plaçant « les bassins-versants et nappes de l’Agly et de la Têt, ainsi que celles des Aspres et de la bordure côtière », soit la majorité du département, en « crise sécheresse » jusqu’au 13 juin. Les autorités limitent drastiquement l’utilisation d’eau : le nettoyage des terrasses, toitures, façades et véhicules (en dehors des stations de lavage) est interdit, sauf en cas « d’impératif sanitaire », de même que l’arrosage des pelouses, arbres et plantes dans l’espace public et privé, des terrains sportifs. Idem pour le remplissage et l’appoint en eau des piscines et bassins privés. Si ces mesures sont rarement contestées, d’autres interpellent, comme l’exception accordée aux golfs, dont « les greens et les départs pourront être arrosés » (sic). Comment comprendre que cela participe des « usages prioritaires » avancés par le préfet, au même titre que « l’eau potable, la sécurité incendie, la sécurité sanitaire », etc.
Des communes approvisonnées par citernes
« Les jardins familiaux,