Le charançon, un pollinisateur passé sous les radars

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Reconnaissons-le : jusqu’ici, nous n’avions pas prêté une grande attention aux charançons. Ces petits coléoptères à trompe semblaient ne jouer qu’un triste rôle sur la vaste scène du vivant : celui d’infester nos vieux paquets de farine.

Cette funeste erreur, un article paru le 25 mai dans la revue Peer Community in Ecology vient de la réparer de façon spectaculaire. Non seulement il nous rappelle que, derrière ce terme générique, ne se cachent pas moins de 60 000 espèces d’insectes – autrement dit, autant que l’ensemble des vertébrés (oiseaux, poissons, reptiles, mammifères…) réunis, mais, au terme d’une vaste étude conduite par des équipes de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et du Field Museum de Chicago (Illinois), il dévoile l’importance de ce groupe de coléoptères dans la pollinisation des plantes tropicales.

Cette fonction, les scientifiques eux-mêmes semblaient largement l’ignorer. « La plupart des experts de la pollinisation ne considèrent pas les charançons comme des acteurs importants, et les spécialistes de ces coléoptères ne voient pas la pollinisation comme une fonction essentielle du groupe, insiste Bruno de Medeiros, professeur assistant au Field Museum. Beaucoup de faits importants nous échappent en raison de nos a priori. »

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