Donald Trump plaidera non coupable face aux accusations de détention illégale de documents classifiés

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Donald Trump s’exprimera mardi 12 juin au soir, depuis l’un de ses terrains de golf dans le New Jersey, après sa première comparution devant le tribunal fédéral de Miami (Floride), a annoncé dimanche son équipe de campagne. L’ancien président américain, candidat à l’investiture républicaine dans la course à la Maison Blanche pour 2024, est inculpé de 37 chefs d’accusation dont « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », « entrave à la justice » et « faux témoignage ».

Des accusations qu’il conteste : selon des proches de l’ancien président d’extrême droite, les documents que la justice fédérale lui reproche d’avoir soustraits aux autorités ne sont rien d’autre que des « notes » personnelles ou des documents déclassifiés. Sur Fox News, l’une de ses avocates, Alina Habba, a confirmé dimanche qu’il plaidera non-coupable dans cette affaire, dont les conséquences politiques sont difficiles à mesurer pour Donald Trump, toujours favori de la primaire des républicains.

D’après un sondage ABC News/Ipsos rendu public dimanche, 47 % d’un échantillon de 910 Américains interrogés vendredi et samedi pensent que les poursuites dans ce dossier sont « motivées politiquement », contre 37 % qui ne le pensent pas. Mais dans le même temps, 61 % des sondés estiment que ces poursuites sont « très graves » (42 %) ou « assez graves » (19 %), y compris 38 % des républicains.

L’ancien magnat de l’immobilier est accusé d’avoir, lorsqu’il a quitté la Maison Blanche, emporté des milliers de documents, dont certains confidentiels, alors qu’il aurait dû les confier aux Archives nationales, et d’avoir ensuite refusé d’en restituer la majeure partie en dépit des demandes de la police fédérale (FBI).

Des arguments battus en brèche par l’acte d’accusation

Dans ce contexte, les alliés du candidat de 76 ans ont redoublé d’effort sur les plateaux télévisés pour assurer qu’il n’avait rien à se reprocher. « Il a parfaitement le droit de détenir des documents classifiés qu’il avait déclassifiés », a assuré son avocate Alina Habba. « Ce sont des notes, des choses qu’il a le droit d’emporter », a-t-elle ajouté.

« L’habilité du président à classifier et à contrôler l’accès aux informations relatives à la sécurité nationale découle de la Constitution (…). Il a dit qu’il avait déclassifié ce matériel, il peut le mettre où il veut, il peut le traiter comme il veut », a abondé sur CNN le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Jim Jordan, un proche allié.

L’argument, déjà mis en avant par Donald Trump, est battu en brèche par l’acte d’accusation. On y apprend ainsi qu’en juillet 2021 le tempétueux milliardaire a montré à quatre personnes dépourvues d’habilitation secret-défense « un plan d’attaque » que lui avait préparé le ministère de la défense lorsqu’il était président. « En tant que président, j’aurais pu les déclassifier (…), maintenant, je ne le peux plus, mais il s’agit toujours de secrets », dit celui qui n’est déjà plus à l’époque président des Etats-Unis, sur un enregistrement audio cité par le document judiciaire.

Toujours d’après l’acte d’accusation, les documents confidentiels « incluaient des informations sur les capacités de défense des Etats-Unis et de pays étrangers », « sur les programmes nucléaires » américains et « sur les vulnérabilités potentielles en cas d’attaque contre les Etats-Unis et leurs alliés ».

« C’est un acte d’accusation plutôt très détaillé. Et il est accablant », a asséné sur Fox News l’ancien ministre de la justice de Donald Trump, Bill Barr, désormais critique envers l’ancien président après avoir été l’un de ses alliés. « L’idée que le président a une totale autorité pour décréter que tout document est personnel, c’est ridicule », a encore dit M. Barr.

 

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