Après 65 ans, il vous reste entre onze et treize années en bonne santé en moyenne selon la Drees
La direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees) a publié jeudi 23 février les résultats d’une étude sur l’espérance de vie en bonne santé à partir de 65 ans. A cet âge, un homme peut espérer vivre encore 11,3 ans sans être en incapacité dans la vie quotidienne, et une femme 12,6 ans, selon des statistiques calculées à partir de données de 2021. Ces résultats sont en hausse par rapport à 2020, où l’espérance de vie en bonne santé était de 10,2 ans pour les hommes et 11,8 ans pour les femmes.
En France, rappelle la Drees, « l’espérance de vie à la naissance s’allonge régulièrement, mais ces années ne sont pas toutes nécessairement vécues “en bonne santé” ». C’est pourquoi elle publie depuis 2018 un indicateur qui mesure l’espérance de vie en bonne santé.
Selon la Drees, l’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a progressé depuis 2008 : de deux ans et huit mois pour les hommes et de deux ans et sept mois pour les femmes, précise-t-elle. Parmi les années restant à vivre à 65 ans, la part de celles qui seront vécues sans incapacité est passée de 47,7 % à 59,3 % entre 2008 et 2021 pour les hommes. Pour les femmes, elle est passée de 44,7 % à 54,4 %.
En 2020, année la plus récente pour laquelle ces données sont disponibles pour tous les pays européens, la France se situait au dixième rang des 27 pays membres de l’Union européenne, avec un niveau au-dessus de la moyenne européenne (huit mois). Pour les femmes, la France se situe au cinquième rang, au-dessus de la moyenne européenne (plus un an et huit mois).
L’impact du Covid-19 à prendre en compte
Selon l’organisme de statistiques, la pandémie de Covid-19 a eu une incidence sur l’évolution de l’espérance de vie et de l’espérance de vie sans incapacité. En 2020, les indicateurs concernant l’espérance de vie en bonne santé avaient stagné et ceux pour l’espérance de vie avaient même baissé. Les deux indicateurs sont néanmoins repartis à la hausse en 2021.
La Drees nuance ces résultats, qui doivent être, selon elle, « analysés avec prudence ». « Ces indicateurs reposent sur des estimations de la part de la population déclarant être limitées depuis au moins six mois dans les activités que les gens font habituellement du fait d’un problème de santé », précise-t-elle. Ces estimations sont obtenues à partir d’enquête, normalement menées en face à face, mais qui, en raison de la pandémie, ont dû être effectuées par téléphone en 2020 et 2021, ce qui a pu fausser les résultats. « Une partie des personnes déclarant des limitations dans leurs activités est plus difficile à joindre en téléphone qu’en face à face, ce qui a pu conduire à sous-estimer la prévalence des limitations dans la population », explique la Drees. Cette dernière évoque également le contexte de restriction des déplacements et des activités liés aux confinements et aux couvre-feux. « Les personnes souffrant de problèmes de santé peuvent s’être senties moins limitées durant la pandémie […] car toute la population était restreinte dans ses activités », rappelle l’organisme.
Il faudra, selon la Drees, attendre les données collectées en 2022, année synonyme de « fin de la plupart des restrictions causées par l’épidémie de Covid-19 », pour déterminer si l’augmentation des indicateurs liés à l’espérance de vie en bonne santé observée en 2021 se poursuit, « hors contexte de restriction des déplacements », conclut la Drees.
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