Cancers : leur incidence a doublé en France depuis 1990
Pas moins de 433 136 nouveaux cas de cancer devraient être déclarés en 2023, en France, dont 57 % chez l’homme et 43 % chez la femme. Depuis 1990, ce chiffre a doublé pour les hommes et les femmes, toutes localisations de cancer confondues. Par rapport à 2018, ces données étant calculées tous les cinq ans, on parle de 51 000 cas supplémentaires.
Ces estimations d’incidence (nouveaux cas) ont été réalisées par l’Institut national du cancer (INCa), l’agence Santé publique France (SPF), le Réseau français des registres des cancers (Francim) et les Hospices civils de Lyon. Elles sont publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du mardi 4 juillet, le même jour que le « Panorama des cancers en France », le rapport de l’INCa.
En France, le cancer reste la première cause de mortalité prématurée chez les hommes, et la deuxième chez les femmes, avec 157 400 décès au total en 2018. Ces chiffres sont « préoccupants », selon les autorités sanitaires, et justifient un « appel à la mobilisation ». La hausse s’explique, pour 78 % chez l’homme et 57 % chez la femme, par l’accroissement et le vieillissement de la population. Le reste est lié aux modes de vie et à l’environnement. L’âge médian au diagnostic est de 70 ans chez l’homme et de 68 ans chez la femme.
Hors effets démographiques, les nouveaux cas de cancer ont augmenté de 42 686 cas chez la femme et de 25 499 chez l’homme, de 1990 à 2023, selon ces projections. Les plus fréquents restent ceux du sein, de la prostate, du poumon, du côlon et du rectum.
Pour les deux sexes, les mélanomes de la peau, les cancers du pancréas et du rein ont augmenté de 1990 à 2023. « Chez l’homme, les évolutions sont plutôt favorables pour les autres types de cancer », a noté la docteure Florence Molinié, présidente du réseau Francim. En revanche, « chez la femme, les évolutions sont défavorables pour davantage de localisations et encore plus pour les cancers liés au tabac, comme ceux du poumon et du pancréas ».