Charles Faroux, l’âme des 24 Heures du Mans
« La course est immortelle. » Cette phrase de Charles Faroux est gravée sur le trophée massif remis aux vainqueurs des 24 Heures du Mans, dont le départ de la 91e édition est donné samedi 10 juin, à 16 heures. De fait, l’épreuve, qu’il a cofondée, a traversé les âges et les frontières. Devenue une référence du sport automobile, elle célèbre, cette année, ses 100 ans d’existence.
En 1923, Charles Faroux a 50 ans, mais il a déjà vécu plusieurs vies. Il a été sacré champion du monde de billard, chez les amateurs, en 1912 et 1919. L’homme au jeu « élégant, brillant, scientifique », selon son ami, le reporter Géo Lefèvre, gagnera un autre titre mondial en 1927. Il est aussi un journaliste automobile émérite depuis son séjour de plusieurs mois aux Etats-Unis et au Canada, à la fin du XIXe siècle.
Il dispose surtout de connaissances en mécanique, fruits de ses études à l’Ecole polytechnique et de ses précédents emplois dans l’ingénierie. Celles-ci vaudront au créateur de La Vie automobile d’être recruté par L’Auto – ancêtre du quotidien L’Equipe – en 1905. « Il dispose d’un fort réseau de relations et une culture automobile des plus solides », écrit à son sujet l’écrivain Gérard de Cortanze, prix Renaudot 2002, dans L’Histoire des 24 Heures du Mans pour les nuls (Editions First, 2016).
Le concept des 24 Heures du Mans est né de sa rencontre, au Salon de l’automobile de Paris, en octobre 1922, avec Georges Durand, membre de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), et Emile Coquille, directeur France de la firme britannique Rudge-Whitworth, spécialisée dans la fabrication de vélos, roues de moto et voitures de sport. La course se veut comme un banc d’essai pour les véhicules de série destinés à la vie civile.