Débat à l’Assemblée nationale : soutien à l’Ukraine et avenir de la défense européenne

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Lundi, l’Assemblée nationale a débattu du soutien à l’Ukraine et de la sécurité européenne. Les députés, toutes tendances confondues, ont réaffirmé leur appui à Kyiv et ont salué la présence de l’ambassadeur ukrainien en France, Omelchenko Vadym. Cependant, les élus d’extrême droite se sont abstenus d’applaudir la critique du Premier ministre François Bayrou envers le président américain Donald Trump, qui aurait malmené Volodymyr Zelensky lors de sa visite à la Maison-Blanche.

L’Europe, seule garante de la sécurité

Ce débat symbolique a permis aux partis d’affirmer leurs positions sur la diplomatie européenne et la défense française. Bayrou a insisté sur la nécessité pour l’Europe de prendre en charge sa propre sécurité, affirmant que les alliances d’après-guerre sont “terminées” et que l’Union européenne est “la seule voie possible”. Il a souligné le rôle central de la France dans la construction de cette nouvelle dynamique stratégique.

Gabriel Attal, leader du groupe majoritaire, a plaidé pour une accélération de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, tout en défendant des “clauses de sauvegarde” pour protéger l’agriculture française. Marine Le Pen, de son côté, a reconnu le courage des Ukrainiens mais s’est opposée à l’intégration de Kyiv à l’UE et à l’OTAN, dénonçant “l’abandon du rôle équilibrant de la France”.

Lire aussi: Le Premier ministre François Bayrou face à un test décisif au Parlement français

Divergences sur la stratégie à adopter

Attal a fustigé la position du Rassemblement national, dénonçant un “instinct de capitulation”. Il a proposé de mobiliser les avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine, une idée appuyée par Boris Vallaud, chef des socialistes. Toutefois, le ministre des Finances, Éric Lombard, a rappelé que ces fonds appartiennent à la banque centrale russe et que leur utilisation serait contraire aux engagements internationaux.

Une défense européenne en mutation

Alors que les États-Unis ont réduit leur aide militaire à l’Ukraine, la droite française plaide pour une augmentation des dépenses de défense. Michel Herbillon (LR) a suggéré d’exempter ce budget de la règle des 3 % de déficit et de privilégier l’équipement militaire européen. Les écologistes, par la voix de Cyrielle Chatelain, ont défendu une Europe plus engagée militairement, souhaitant renforcer les troupes aux frontières de l’Ukraine.

Cependant, Aurélien Saintoul (LFI) a rejeté ces approches budgétaires, estimant que la surenchère militaire n’est pas la solution et appelant à une politique fondée sur la coopération plutôt que la compétition. Il a également réclamé un soutien similaire aux Palestiniens, une position partagée par Chatelain.

Un désaccord persistant sur la dissuasion nucléaire

Marine Le Pen s’est opposée à tout partage de la force de dissuasion nucléaire française avec d’autres pays européens, une idée évoquée par Emmanuel Macron. Elle a estimé que la souveraineté nationale devait primer et qu’une telle décision ne pouvait être déléguée.

Ce débat a mis en lumière les fractures entre les différentes visions de la défense européenne et du soutien à l’Ukraine, dans un contexte où la sécurité du continent est de plus en plus menacée.

Cet article a été publié à l’origine sur rfi.fr

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