Déplacement d’Emmanuel Macron à Lyon pour le 8-Mai : la CGT dépose un recours contre l’interdiction de manifester
Alors que le chef de l’Etat doit se rendre à Lyon lundi 8 mai dans l’après-midi pour présider une cérémonie en hommage à la Résistance et à sa figure de proue Jean Moulin à la prison de Montluc, la CGT du Rhône avait elle aussi prévu de se réunir non loin pour commémorer le 8 mai 1945, date de la victoire des forces alliées contre l’Allemagne nazie. C’était sans compter sur un arrêté pris vendredi par la préfecture du Rhône qui interdit les « cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs » autour du lieu de visite d’Emmanuel Macron. L’union départementale du syndicat a donc annoncé, dimanche 7 mai, déposer un recours.
Avant l’annonce du déplacement du président de la République, la CGT du Rhône et de la métropole de Lyon avait en effet appelé à un rassemblement de commémoration de l’héritage social de la Résistance pour le 8-Mai près de la prison de Montluc où est attendu le président de la République peu avant 15 heures pour rendre hommage aux internés durant la seconde guerre mondiale. Mais l’établissement d’un périmètre de sécurité à ses abords empêche le rassemblement en l’état.
Dégradations
Si l’arrêté préfectoral est levé, après validation du recours par le tribunal administratif, le rassemblement aura bien lieu au parc du fort Montluc. Dans le cas contraire, il aura lieu quelques rues plus loin, a précisé la CGT.
La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône a par ailleurs condamné dimanche sur son compte Twitter d’« inadmissibles dégradations à proximité de la Maison Dugoujon à Caluire[-et-Cuire], lieu où fut arrêté Jean Moulin, et du mémorial qui lui est dédié ». Ces dégradations interviennent « à la veille d’une cérémonie républicaine devant lui rendre hommage pour son rôle essentiel dans l’unification de la Résistance française », souligne-t-elle.
Selon le compte Lyon insurrection, qui se présente sur les réseaux sociaux comme un « média alternatif et indépendant », la mention « Honorer les résistants antifascistes mais réhabiliter Pétain #Macron » a été taguée sur un mur devant le mémorial situé dans une commune limitrophe de Lyon. Une vidéo montrant le tag est visible sur ce compte Twitter.
A Paris, manifestations interdites autour des Champs-Elysées
Cette interdiction de manifestation n’a rien de nouveau dans le contexte contestataire post-réforme des retraites, bien qu’elle touche cette fois à un rassemblement mémoriel. Une autre manifestation, cette fois-ci organisée contre la réforme du gouvernement, samedi après-midi à Lyon, avait également été interdite par la préfecture. Mais le tribunal administratif de Lyon, saisi par les organisateurs, l’avait finalement autorisée. Entourée d’un important dispositif policier, elle a rassemblé quelque 650 personnes.
A Paris, aucun bruit de casserole ne devrait non plus résonner pour la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945. La Préfecture de police a interdit de manifester dans un large périmètre autour des Champs-Elysées, où Emmanuel Macron doit présider en fin de matinée, avant de se rendre à Lyon et comme il est d’usage, la traditionnelle cérémonie de commémoration.
Les deux arrêtés, publiés vendredi 5 mai au soir, sont motivés par le fait que l’événement, qui réunit autour du chef de l’Etat des membres du gouvernement et des personnalités politiques, est « susceptible de constituer », dans « le contexte actuel de menace très élevée, une cible privilégiée et symbolique pour des actes de nature terroriste ».
Lors de cette dernière, le chef de l’Etat doit remonter l’avenue la plus célèbre de France à bord d’un véhicule encadré par des gardes républicains à cheval, avant de passer les troupes en revue et de raviver de la flamme du soldat inconnu sous l’Arc-de-Triomphe.
Dans l’après-midi au Mémorial de la prison de Montluc à Lyon, il rendra ensuite un hommage appuyé à ceux qui furent internés en ces lieux durant la seconde guerre mondiale, comme la figure de proue de la Résistance Jean Moulin, dont le 80e anniversaire de l’arrestation par la Gestapo approche, ainsi que plus de 7 000 Juifs et résistants, à l’instar des 44 enfants d’Izieu, de l’historien Marc Bloch ou du général Jean de Lattre de Tassigny.
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