Emmanuel Macron pris au piège du « procès en mépris » face aux casseroles des manifestants

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Où mènera le jeu du chat et de la souris entre le pouvoir et les casseroles ? Le gouvernement tâche d’esquiver les bruyants concerts d’ustensiles qui se déploient sur son passage. A quelques heures de la finale de la Coupe de France, samedi 29 avril, il redoute les 30 000 cartons rouges et 10 000 sifflets distribués par les syndicats aux supporteurs du match en prévision de la venue d’Emmanuel Macron au Stade de France, deux jours avant les quelque 300 manifestations du 1er-Mai attendues dans tout le pays. Déterminés, les leaders syndicaux entendent réserver au chef de l’Etat « un accueil à la hauteur du mépris » qui lui est prêté dans la crise des retraites.

Le mantra gouvernemental de « l’apaisement » n’a pas porté ses fruits. Emmanuel Macron préfère désormais celui d’aller « au contact » et installe une concurrence des voix : c’est à qui saura se faire entendre. « Rien ne serait pire que de laisser couvrir la voix des progressistes par les cris des démagogues », a écrit le chef de l’Etat dans une lettre à ses militants. Avant de sommer les membres du gouvernement, mercredi en conseil des ministres, d’avoir « le courage de dire » ce que les macronistes ont « le courage de faire ».

Depuis dix jours, une trentaine de visites ministérielles ont été perturbées. Plusieurs ministres et secrétaires d’Etat ont annulé un déplacement, comme Charlotte Caubel (enfance) lundi dans le Val-de-Marne, Bérangère Couillard (écologie) mardi en Charente-Maritime, Sébastien Lecornu (armées) jeudi en Loire-Atlantique… « On ne fuit pas », assure l’entourage de Stanislas Guerini (transformation et fonction publiques), alors qu’un parcours à Castelnau-le-Lez (Hérault), où l’attendaient des militants CGT équipés de casseroles, a été dévié à La Grande-Motte.

Aucun ministre ou secrétaire d’Etat, même peu connu, n’est épargné. Eloigné de la presse et peu désireux de porter une loi qui le confronterait au banc de l’Assemblée nationale, Pap Ndiaye (éducation) n’en a pas moins subi les cris de colère à Lyon, mardi, avant d’être longuement bloqué dans son train à quai à Paris, où l’accueillaient des manifestants, puis exfiltré par la police. De même, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, qui se félicite de son « UBM de basse intensité », pour « unité de bruit médiatique », s’est heurté jeudi aux casseroles à Rouen. Matignon a demandé aux ministres d’ajourner les déplacements non essentiels, avec un conseil : « Soyez malin. »

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