Immigration : « Il est temps de cesser d’être complice des pulsions les plus ouvertement xénophobes en Europe »
le débat autour du projet de loi proposé par le gouvernement en matière de migration, hypocritement intitulé « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », est l’occasion d’une nouvelle mise en scène de l’équilibre fallacieux entre « humanité » et « fermeté ».
Cela n’est pas sans rappeler le double discours des dirigeants français qui, en novembre 2022, appelaient l’Italie « à jouer le jeu », « à respecter [ses] engagements européens » pour ouvrir un port aux rescapés du Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) et de l’Ocean Viking de SOS Méditerranée, tout en annulant l’accueil prévu de trois cent cinquante réfugiés en provenance d’Italie.
Cette ambivalence risque d’être le fil rouge d’un Conseil européen extraordinaire qui se tiendra les jeudi 9 et vendredi 10 février, lors duquel les chefs d’Etat de l’Union européenne tenteront pour la énième fois d’aboutir à une doctrine commune en matière de migration sur la base d’objectifs inconciliables.Il s’agirait ainsi d’« encourager une coordination des activités de secours en mer Méditerranée » tandis que l’on réduit l’espace des ONG qui s’y consacrent et que l’on confie de plus amples responsabilités aux garde-côtes libyens, connus au mieux pour leur incapacité à assurer un dispositif de sauvetage efficace, au pire pour leur mode opératoire violent et leur collusion avec les passeurs.
Cet éternel et infernal « en même temps » serait grotesque s’il n’était tragique, car il continue de provoquer des milliers de morts inutiles en Méditerranée centrale – près de deux mille en 2022 seulement.
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