« La droite est devenue l’unique béquille qui peut stabiliser le reste du quinquennat d’Emmanuel Macron »

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tupeur et tremblements. Les deux semaines de discussion du projet de réforme des retraites à l’Assemblée nationale resteront dans les annales parlementaires. Non pas tant en raison du climat de tension suscité par l’obstruction menée par La France insoumise. Cette arme-là a toujours existé, de même qu’ont souvent fusé les attaques ad hominem dirigées contre l’adversaire en vue de le faire craquer. Le ministre du travail, Olivier Dussopt, en a fait largement les frais, comme s’il devait expier d’avoir appartenu à la gauche. Il devrait survivre à l’épreuve, à l’instar de nombre de ses prédécesseurs.

Plus significative est l’instabilité du théâtre politique. Dans ce nouveau drame des retraites, beaucoup d’acteurs ne sont pas apparus à leur place habituelle : certains ont disparu, d’autres ont changé de rôle, d’autres encore ont choisi de porter un masque. Par sa radicalité et les tensions qu’elle suscite en retour, la réforme des retraites accélère le processus de décomposition-recomposition du paysage politique sans que l’exécutif puisse se vanter d’en contrôler l’évolution.

Au rang des acteurs évaporés figure la gauche réformiste. Les élus socialistes se disent aussi gênés que leurs pairs écologistes et communistes par la politique d’obstruction imposée par Jean-Luc Mélenchon. Pas au point cependant de rompre l’union derrière l’« insoumis » ni de se désolidariser d’une opposition radicale à la réforme. En juin 2022, les députés sous étiquette de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se sont tous fait élire sur la promesse de rétablir la retraite à 60 ans. Difficile pour eux de se dédire, même si beaucoup jugent la promesse illusoire.

Une époque révolue

Face au creusement annoncé du déficit de l’assurance-chômage (14 milliards d’euros en 2030), la tactique des plus sérieux est d’essayer d’inventer une autre réforme des retraites, plus en phase avec les attentes de la société et radicalement différente de celle d’Emmanuel Macron. Oublié le temps pas si lointain où une ministre socialiste, Marisol Touraine, augmentait la durée de cotisation pour tenter de boucher les trous. Cette époque-là, qui remonte à 2014, est bel et bien révolue.

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