« Le déni français sur la dette a encore de beaux jours devant lui »

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La France n’est pas à un paradoxe près. Il y a une dizaine de jours, alors qu’une partie du pays croit vivre dans un enfer « ultralibéral », une autre retenait son souffle dans l’attente du verdict de l’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) sur la dette souveraine. Deux visions diamétralement opposées, mais unies dans ce qui reste notre meilleur ciment national : un pessimisme solidement ancré dans l’inconscient collectif. En effet, peu nombreux étaient ceux qui pensaient que nous allions échapper à une dégradation. La France, avec ses 3 000 milliards de dettes, son déficit budgétaire de près de 5 % du PIB et son niveau record de prélèvements obligatoires, peut se rendormir et continuer à faire des cauchemars d’ultralibéralisme. Le double A est maintenu, même si c’est avec une perspective négative. Ouf !

Le déni français sur la dette est récurrent. Mais il s’est amplifié avec l’illusion de l’argent gratuit entretenue par des taux d’intérêt nuls. De doctes esprits ont expliqué aux Français que vivre à crédit n’était plus un problème sous prétexte que c’était indolore. Peu alertaient sur le fait que l’effet anesthésiant ne serait pas permanent : tôt ou tard la politique monétaire se ferait plus restrictive, et la charge annuelle de la dette se mettrait à grimper proportionnellement.

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