Microplastiques : le verre plus contaminant que le plastique dans les boissons, révèle une étude

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Une récente étude scientifique bouleverse les idées reçues sur la sécurité des contenants en verre par rapport au plastique. Contrairement à la croyance populaire, les bouteilles en verre peuvent contenir jusqu’à 50 fois plus de microplastiques que les bouteilles en plastique, notamment dans les boissons gazeuses et alcoolisées. Cette découverte soulève des questions majeures sur l’exposition aux microplastiques, substances liées à des risques sanitaires, dont certains sont potentiellement cancérigènes.

Le verre, une source inattendue de microplastiques

Des chiffres alarmants sur la contamination

L’étude a mesuré la présence de microplastiques dans différentes boissons conditionnées en verre, plastique et métal. Les résultats sont sans appel : les bouteilles en verre affichent des taux de microplastiques nettement supérieurs. Par exemple, dans les boissons gazeuses telles que la bière, la limonade, le cola et le thé glacé, la concentration moyenne de microplastiques varie entre 28,5 et 133 particules par litre. Plus précisément, la bière contenait entre 60 et 133 microplastiques par litre, la limonade entre 40 et 112, le cola entre 31 et 103, et le thé glacé entre 28,5 et 86.

À titre de comparaison, l’eau en bouteille en verre contenait 4,5 microplastiques par litre, contre seulement 1,6 dans les bouteilles en plastique ou cartons. Les boissons gazeuses en verre présentaient en moyenne une centaine de particules par litre, soit entre cinq et cinquante fois plus que dans les emballages en plastique ou métal.

L’exception du vin en bouteille de verre

Le vin, souvent conditionné en bouteille de verre avec un bouchon en liège plutôt qu’un bouchon métallique, est une exception notable : il présente des niveaux très faibles de microplastiques. Cette différence met en lumière le rôle crucial du bouchon dans la contamination des boissons.

La source principale : la peinture des capsules métalliques

Un coupable inattendu

Les chercheurs ont identifié la principale source des microplastiques dans les bouteilles en verre : la peinture appliquée sur les capsules métalliques qui ferment les bouteilles. Ces peintures, soumises à des frottements et à des manipulations, libèrent des particules plastiques qui migrent dans la boisson. L’étude a confirmé que la forme, la couleur et la composition polymère des microplastiques retrouvés correspondaient à celles de la peinture des capsules.

Mécanisme de contamination

Les microplastiques sont générés par de minuscules rayures sur la surface peinte des capsules, provoquées par le stockage et la manipulation. Cette friction libère des particules qui contaminent directement le liquide contenu dans la bouteille.

Réactions et recommandations des experts

Surprise et interrogation

Iseline Chaib, chercheuse principale de l’étude, a exprimé sa surprise face à ces résultats : « Nous nous attendions à l’effet inverse », souligne-t-elle. Guillaume Duflos, directeur de recherche à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), confirme que ces conclusions remettent en cause les idées reçues sur la supériorité sanitaire du verre. Il précise que « la raison de cette contradiction reste à ce stade inconnue ».

Solutions proposées

L’équipe de recherche a testé des méthodes pour réduire la contamination : un simple nettoyage des capsules par soufflage d’air suivi d’un rinçage à l’eau et à l’alcool a permis de diminuer la quantité de microplastiques de 60%. Ces résultats encouragent les fabricants à revoir leurs procédés de stockage et de manipulation des capsules afin de limiter la libération de microplastiques.

Implications pour la santé publique

Les microplastiques et leurs risques

Les microplastiques, fragments de plastique de moins de 5 millimètres, sont de plus en plus étudiés pour leurs effets potentiels sur la santé humaine. Certaines particules peuvent contenir ou adsorber des substances toxiques, notamment des perturbateurs endocriniens ou des agents cancérigènes. Leur ingestion régulière via l’alimentation ou les boissons est une source d’inquiétude croissante pour les autorités sanitaires.

Un appel à la vigilance

Cette étude invite à une réflexion approfondie sur les matériaux d’emballage utilisés pour les boissons, en particulier celles consommées quotidiennement. Elle souligne aussi la nécessité d’une meilleure réglementation et d’une innovation dans les matériaux et procédés industriels pour protéger la santé des consommateurs.

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