Nicolas Mayer-Rossignol continue de jouer sa propre partition malgré son accord avec Olivier Faure
En ce mois de février, il continue de régner un temps marseillais au Parti socialiste (PS). Trois semaines après le congrès qui a acté, dans la cité phocéenne, le renouvellement d’Olivier Faure à la tête du parti à la rose, son principal rival, Nicolas Mayer-Rossignol, devenu premier secrétaire délégué, continue de jouer les trublions.
Mardi 21 février, le maire de Rouen a publié dans Le Monde une tribune sur les retraites, intitulée « Une vraie réforme de gauche est possible ». Ce texte, notamment signé par les principales figures de son courant, Refondations, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, est également une critique en règle de la direction du PS, qui a décidé de ne pas proposer de contre-projet à la réforme des retraites du gouvernement pour ne pas souligner les divergences de vues au sein des partis de gauche sur le sujet. « Pour battre la droite, il ne suffit pas de battre le pavé », écrit Nicolas Mayer-Rossignol, ajoutant : « De la gauche qu’on aime, on attend qu’elle trace un cap et explique comment l’atteindre. » « Mon but, c’est de répondre à une attente des Français »,justifie l’édile normand, qui n’a pas jugé utile de prévenir Olivier Faure de sa démarche.
Dans le camp du chef de file socialiste, l’initiative a été mal perçue. « La position des socialistes, c’est de dire qu’une réforme n’est ni urgente ni pertinente. Pourquoi alors choisir les éléments de divisions à gauche ? »,s’interroge Christophe Clergeau, secrétaire national du PS chargé des questions européennes. « On ne peut pas jouer le dedans et le dehors », corrobore Pierre Jouvet, porte-parole du PS. Ce proche d’Olivier Faure a lu dans ce texte « une volonté d’émancipation » de la part de M. Mayer-Rossignol, qui a pourtant signé, en entrant dans la direction comme premier secrétaire délégué, un « pacte de gouvernance collective » induisant une certaine solidarité entre ses membres. « Soit Nicolas Mayer-Rossignol est dans une optique de travail collectif, soit il veut faire prospérer sa petite boutique, et cela posera problème au quotidien »,analyse Pierre Jouvet.
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