Niki Karimi : « En Iran, j’espère que les arts et les artistes connaîtront une nouvelle ère »
L’actrice et star iranienne Niki Karimi, née en 1971, vit à Téhéran et a longtemps été l’assistante d’Abbas Kiarostami (1940-2016), avant de passer derrière la caméra. Après des premiers courts métrages – To Have or to Not Have (2001), sur l’infertilité et les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants –, elle réalise ses premiers longs, qui sont salués par la critique : Une nuit (2006) a été sélectionné à Cannes (Un certain regard) et, plus récemment, Until Tomorrow était dévoilé à la Berlinale en 2022 (section Panorama).
Niki Karimi a également étudié le design au Santa Monica College (Californie), aux Etats-Unis, au début des années 1990, avant de retourner en Iran. Traductrice, elle a traduit en persan tous les livres de Hanif Kureishi, des poèmes bouddhistes, ainsi qu’une autobiographie de Marlon Brando (Les chansons que m’apprenait ma mère, Belfond, 1996, coécrite avec Robert Lindsey). De passage à Berlin, lors de la 73e édition du festival, qui dure jusqu’au 26 février, la réalisatrice est venue remettre des prix à de jeunes talents et a été invitée à programmer un film dans le cadre de la rétrospective 2023 sur les coming of age movies, les romans de formation. Sans hésitation, elle a choisi Où est la maison de mon ami ? (1987), de Kiarostami.
Le mouvement de protestation, né en septembre 2022, au lendemain de la mort de Mahsa Amini, la jeune femme arrêtée pour un foulard mal porté, suscite certes de l’espoir, mais génère une répression de plus en plus forte en Iran. Quel est votre regard sur la situation aujourd’hui ?
Dès le début de ce mouvement, j’étais à Téhéran et j’étais très touchée par ce qui arrivait. Pourquoi des jeunes gens ne pourraient-ils pas s’exprimer sur leur avenir, sur ce qu’ils souhaitent ? J’ai vu aussi l’espoir dans leurs yeux.Des milliers de personnes ont été arrêtées, des personnes ont été condamnées à mort. Avez-vous des proches qui ont été interpellés, emprisonnés ?
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