plusieurs permanences de députés, dont celle d’Eric Ciotti, prises pour cible
Plusieurs permanences d’élus ont été prises pour cible pendant le week-end, après le déclenchement de l’article 49.3 sur la réforme des retraites et à la veille de l’examen de motions de censure déposées par les oppositions.
A Nice, la permanence du député des Alpes-Maritimes et président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée, Eric Ciotti, a été caillassée pour le pousser à voter la motion de censure, a dénoncé le député des Alpes-Maritimes sur Twitter, photos à l’appui.
« Cette nuit ma permanence a été caillassée. Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi », a écrit le député des Alpes-Maritimes sur Twitter, photos à l’appui. On y voit l’une des vitrines en morceaux et l’inscription « la motion ou le pavé ». Il a déposé plainte et une enquête a été ouverte, a déclaré la préfecture à l’Agence France-Presse (AFP).
M. Ciotti a reçu le soutien de son camp, mais aussi d’élus Renaissance ou de la gauche comme le socialiste Jérôme Guedj. Mais pour le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, « M. Ciotti est fort mal placé pour se plaindre », car il n’avait pas condamné dans le passé des dégradations de permanences LFI.
« Evidemment qu’aucun d’entre nous ne peut approuver l’attaque d’une permanence parlementaire. Mais si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie », a ajouté M. Mélenchon lors de l’émission « Grand Jury RTL, Le Figaro-LCI ». Le président des LR affirme, lui, : « Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur ». Dans un communiqué, il accuse les « insoumis », qui « légitiment par leurs discours et leurs actes, cette violence inacceptable ».
Favorable à la réforme très contestée des retraites, M. Ciotti a déclaré que son parti ne voterait « aucune » des motions de censure déposées contre le gouvernement, pour ne pas « rajouter du chaos au chaos ». Mais une poignée de députés de son camp ont annoncé qu’ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par le groupe indépendant LIOT.
Un pendu dessiné sur une permanence de la majorité
D’autres parlementaires proréforme ont été pris pour cible depuis jeudi. La permanence de la sénatrice du Pas-de-Calais Amel Gacquerre (Union centriste) a été taguée vendredi. Un pendu a été dessiné sur celle du député Renaissance Guillaume Gouffier Valente, dans le Val-de-Marne, a constaté dimanche l’AFP.
La procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, a par ailleurs confirmé à l’AFP l’ouverture samedi 18 mars d’une enquête pour « intimidation envers un élu », après des dégradations sur la permanence à Colmar de la députée du Haut-Rhin Brigitte Klinkert. Des inscriptions comme « vous votez contre nous, on s’en souviendra » y ont été apposées, a rapporté le journal L’Alsace. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Réforme des retraites : le 49.3 passe mal auprès d’une partie de la majorité macroniste
Le député Renaissance Karl Olive a témoigné être venu au studio de RMC, dimanche, sous protection policière, après des menaces. « Manifester, c’est un droit. Détruire, c’est un délit » et « je souhaite qu’on ait la main ferme », a-t-il déclaré.
Dès jeudi soir, la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, avait demandé au ministre de l’intérieur de « mobiliser les services de l’Etat » pour la « protection des parlementaires ». « Je ne veux pas qu’on ait des députés, quels qu’ils soient, qui demain craindraient l’usage de la violence pour qu’à la fin leur vote change », a-t-elle répété dimanche lors de l’émission « Questions politiques » pour France Inter, France Télévision et Le Monde.
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