Ron DeSantis, rival de Donald Trump dans la course à l’investiture républicaine, accumule les revers

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Il est l’homme qui agit, celui qui fait. Il est surtout celui qui en fait trop. Ron DeSantis attendait la fin de la session parlementaire en Floride, en mai, pour se déclarer officiellement candidat à la primaire républicaine pour la présidentielle de 2024. Histoire de mettre en avant son bilan de gouverneur de Floride, après une élection gagnée d’un cheveu en 2018 puis remportée haut la main avec 59 % des voix pour un second mandat en novembre 2022. La dernière session fut un feu d’artifice : davantage de peines de mort, moins d’avortements, plus d’armes, plus de mesures antitransgenres, moins d’immigration.

M. DeSantis est le chef de file conservateur de la « guerre culturelle » qui déchire l’Amérique. « La Floride est l’endroit où le wokisme va mourir », assénait-il, début janvier. Son objectif est de faire la démonstration qu’il est plus trumpiste que Donald Trump, son ancien mentor devenu un adversaire, et plus radical que la base MAGA (« Make America Great Again ») de l’ancien président, pour espérer remporter la primaire républicaine.

Fort d’une majorité qualifiée au Sénat et à la Chambre des représentants de Floride, dans un Etat qui était encore récemment disputé – la Floride a scellé l’élection du républicain George W. Bush face au démocrate Al Gore en 2000 par 537 voix d’avance –, Ron DeSantis a pu dérouler son programme. Allant bien au-delà des prévisions des élus de tout bord mais aussi, sans doute, trop loin, comme le montre l’affaire Disney, qui a brutalement humilié le gouverneur, juste avant l’annonce de sa candidature. Jeudi 18 mai, la multinationale a annulé un projet de campus de plus de 1 milliard de dollars, qui aurait dû créer au sud d’Orlando 2 000 emplois, avec des salaires annuels moyens de 120 000 dollars.

Humilié par Disney

Au cœur de cette décision se trouve la guerre culturelle engagée contre Disney. La firme, qui exploite à Orlando le gigantesque parc d’attractions Disney World, avait critiqué il y a un an la loi surnommée « Don’t Say Gay » (« ne parlez pas des homosexuels »), qui interdit d’aborder dans les écoles les questions dites « de genre » et l’homosexualité jusqu’à l’équivalent du CE2. M. DeSantis a riposté en privant la firme du droit d’autogérer son domaine, privilège négocié à la fin des années 1960, mais c’était sans compter sur la réaction de son patron, Robert Iger, qui a attaqué le gouverneur en justice, dénonçant « une campagne ciblée de représailles du gouvernement ». Puis, M. Iger a annulé la construction du campus. DeSantis est sonné, et Trump jubile, qui se gausse de son adversaire surnommé « Desanctimonius »,« pris dans le piège à souris ».

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