Saint-Brevin : après la démission fracassante de Yannick Morez, sa première adjointe élue maire

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La première adjointe de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud, a été élue maire de cette commune de Loire-Atlantique vendredi 9 juin au soir, à la suite de la démission fracassante de Yannick Morez, visé par des menaces et des violences de l’extrême droite en raison du déplacement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Cette enseignante de 45 ans, sans étiquette, devient la première femme à prendre la tête de cette station balnéaire de 14 800 habitants.

La réunion du conseil municipal, vendredi en début de soirée, s’est tenue dans une ambiance un peu tendue. Une dizaine de jeunes militants d’ultradroite se sont présentés devant les vitres du conseil municipal en brandissant des fumigènes et en criant : « Hier Annecy, demain Saint-Brevin ! », avant d’être repoussés par les gendarmes. Ces militants n’étaient pas originaires de la commune, selon les forces de l’ordre.

Devant l’entrée du conseil municipal, quelques habitants opposés au CADA ont distribué un tract signé de Bernard Germain, porte-parole de la Coordination partout Callac, faisant lui aussi référence au drame d’Annecy. Interpellée par deux habitants anti-CADA à l’issue du conseil municipal, la maire a dénoncé un « amalgame scandaleux » avec le drame d’Annecy.

« Je m’attendais à cette entrée en matière et j’y étais préparée », a déclaré à la presse Dorothée Pacaud, 45 ans, ceinte de son écharpe tricolore. « Pour autant, j’aborde avec beaucoup de sérénité les trois années qui viennent, a-t-elle ajouté. Je pense que la parole de mon prédécesseur a porté haut et j’ai bon espoir d’être davantage soutenue. »

« Tout va se calmer »

L’ancien maire, Yannick Morez (divers droite), cible de menaces, avait expliqué son choix de quitter ses fonctions après le manque « flagrant » de soutien de l’Etat depuis l’officialisation, à la fin de 2021, du transfert de ce centre d’accueil près d’une école de sa commune. Les attaques à son encontre avaient culminé le 22 mars au petit matin avec l’incendie de deux véhicules lui appartenant devant son domicile, dont la façade avait également été touchée par les flammes alors qu’il y dormait en famille.

Lors de son audition au Sénat, le 17 mai, M. Morez avait déclaré que ses adjoints avaient, eux aussi, été victimes d’une campagne de dénigrement de la part de l’extrême droite sur Internet.

Depuis l’acceptation de la démission du maire par le préfet, Dorothée Pacaud exerçait la fonction de maire par intérim. Mère de trois enfants, jamais encartée dans un parti, cette professeure d’histoire-géographie en collège a été élue pour la première fois à Saint-Brevin en 2014. D’abord chargée de l’environnement, elle était devenue première adjointe en 2017. Elle était jusqu’à présent responsable de la culture, du patrimoine et du jumelage.

Dorothée Pacaud a précisé que les travaux du CADA allaient se poursuivre et qu’il ouvrirait comme prévu à la fin de l’année. « Je suis persuadé qu’une fois qu’il sera ouvert, tout va se calmer », a commenté Yannick Morez. « Depuis 2016 et l’arrivée des premiers migrants, nous n’avons jamais eu aucun problème à Saint-Brevin », a-t-il ajouté.

 

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