Les eurodéputés s’unissent contre l’influence des pollueurs : demandent le retrait d’Al Jaber de la présidence de la COP28

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Les membres du Parlement européen se sont réunis pour exprimer leur profonde préoccupation concernant les réglementations existantes régissant la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et pour demander le retrait de Sultan Al Jaber de la COP28. Ils répondent de toute urgence à la nécessité de remédier à l’influence alarmante exercée par des pollueurs comme l’ADNOC sur les processus de la CCNUCC. En tant que dirigeants exécutifs de leurs juridictions respectives et avec l’autorité conférée à la direction de la CCNUCC, ils appellent le président Biden et le secrétaire général Guterres à collaborer à la mise en œuvre des réformes nécessaires décrites dans la lettre.

En prévision des prochaines négociations sur le climat de la Conférence des parties (COP28), il est crucial de mettre en œuvre des politiques qui exposent l’influence exercée par les entreprises pollueuses lors des réunions de la CCNUCC. Ceci est essentiel pour donner la priorité à la science du climat par rapport à toute tentative de retard climatique et de greenwashing. Avec cet objectif à l’esprit, ils demandent instamment que les mesures suivantes soient prises :

(i) S’engager dans des efforts diplomatiques pour obtenir le retrait du Sultan Al Jaber de la présidence de la COP28, en reconnaissant l’impératif d’un dirigeant qui s’aligne sur les objectifs de l’Accord de Paris.
(ii) Prendre des mesures immédiates pour réduire l’influence des industries polluantes, en particulier des acteurs de premier plan comme Al Jaber dans le secteur des combustibles fossiles dont les stratégies commerciales contredisent les objectifs centraux définis dans l’Accord de Paris, lors des réunions de la CCNUCC.

En mettant en œuvre ces mesures, nous pouvons favoriser un environnement où une véritable action climatique prévaut, à l’abri de l’influence indue des industries polluantes.

Ils affirment que nombre d’entre eux ont participé ou suivi de près la conférence COP27 qui s’est tenue à Charm-el-Cheikh, en Égypte, l’année dernière. Bien qu’ils apprécient les efforts des Nations Unies pour rassembler des dizaines de milliers de délégués et parvenir à un accord historique pour aider les pays en développement à faire face aux pertes et aux dommages causés par le changement climatique, la conférence n’a pas réussi à parvenir à un consensus entre les Parties pour réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre conformément à avec des objectifs mondiaux.
Il était évident que la COP de l’année dernière avait attiré un nombre important de lobbyistes des industries pétrolières et gazières, avec au moins 636 enregistrements, soit une augmentation de plus de 25 % par rapport à l’année précédente. La présence de ces lobbyistes, représentant des entreprises ayant un intérêt financier direct à maintenir le statu quo, soulève des inquiétudes quant à leur obstruction potentielle à une action climatique significative. Ils soulignent qu’il n’y a pas de temps pour retarder la réduction substantielle de la pollution mondiale par le carbone. Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne l’urgence, indiquant que les émissions mondiales doivent être réduites de moitié d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Alors que la planète s’est déjà réchauffée de plus de 1,2 °C, atteindre l’objectif de 1,5 °C s’éloigne rapidement, le GIEC estimant la probabilité actuelle à seulement 38 %. Le maintien de la trajectoire actuelle entraînerait une augmentation catastrophique de la température de 2,8°C d’ici la fin du siècle.

Les députés appellent également les Émirats arabes unis à reconsidérer la nomination de Sultan Al Jaber, PDG d’Abu Dhabi National Oil Company, en tant que président désigné de la COP-28. Désigner le chef de l’une des plus grandes sociétés pétrolières et gazières au monde, en particulier celle qui a récemment annoncé son intention d’augmenter considérablement la production de pétrole, comme président de la COP28 risque de saper les négociations en cours.

Pour restaurer la confiance du public dans le processus de la COP et mettre en œuvre les réformes nécessaires, il est crucial d’avoir un leadership qui donne la priorité à l’action climatique par rapport aux intérêts des entreprises de combustibles fossiles. Par conséquent, ils demandent respectueusement la nomination d’un candidat alternatif qui peut contribuer à un sommet sur le climat sérieux et productif à la COP28.

En outre, ils soulignent la nécessité de nouvelles politiques concernant la participation des entreprises et des entreprises de combustibles fossiles aux COP et aux processus de la CCNUCC plus largement. Ces politiques devraient inclure l’obligation pour les entreprises participantes de soumettre une déclaration d’influence politique d’entreprise auditée, divulguant leurs activités de lobbying liées au climat, leurs contributions à la campagne et le soutien financier fourni aux associations professionnelles et aux organisations impliquées dans les questions énergétiques et climatiques. De telles mesures de transparence favoriseront la responsabilité et empêcheront toute influence indue dans les négociations sur le climat.

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