
En Nouvelle-Calédonie, la sortie de l’Accord de Nouméa s’éternise
Rarement un ministre n’aura multiplié autant d’allers-retours entre Nouméa et Paris. En six mois, c’est la troisième fois que Gérald Darmanin se rend en Nouvelle-Calédonie, où le processus de décolonisation patine depuis le troisième et dernier référendum d’autodétermination prévu par l’Accord de Nouméa signé en 1998.
Le scrutin s’est déroulé en décembre 2021, mais sans les indépendantistes, qui en avaient demandé le report. Si depuis les Loyalistes se targuent d’une victoire « par trois fois du non à l’indépendance », le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) en conteste toujours le résultat et un contentieux est en cours auprès de la Cour internationale de justice.
Résultat, un an et demi plus tard, les Calédoniens n’en savent guère plus sur leur avenir, trente-cinq ans après le début du processus de décolonisation, engagé en 1988 avec la signature des accords de Matignon-Oudinot, mettant un terme à la guerre civile qui enflammait alors le territoire. Car l’Accord de Nouméa n’a rien prévu pour « l’après », sinon qu’en cas de trois non à l’indépendance, « les partenaires se réunissent pour étudier la situation ainsi créée ».
Des agendas différents
Ces réunions entre Etat, indépendantistes et non-indépendantistes n’ont toujours pas eu lieu. Après une année 2022 blanche, Gérald Darmanin a multiplié les succès à Nouméa en faisant accepter en décembre aux indépendantistes le principe de réunions bilatérales et en concrétisant ce dialogue en avril à Paris, où les délégations calédoniennes sont venues exposer leurs points de vue à la première ministre, Elisabeth Borne. Mais de réunion à trois, il semble ne pas en être question pour le moment.