Contester la nomination du sultan Al Jaber : l’abdication de responsabilité de la CCNUCC dans la lutte contre la crise climatique

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La sélection d’un exécutif pétrolier comme président désigné de la COP28 renforce non seulement les préoccupations de longue date de la communauté mondiale de la justice climatique, mais met également en évidence une tendance troublante de l’influence de l’industrie des combustibles fossiles sur les pourparlers sur le climat. Cette nomination contredit directement le besoin urgent d’une action climatique efficace et ne tient pas compte des immenses souffrances vécues par les communautés de première ligne en raison de la crise climatique perpétuée par l’industrie même représentée par le président désigné.

La décision de nommer Sultan Al Jaber au poste de président désigné va au-delà d’un simple conflit d’intérêts ; cela signifie une abdication complète de la responsabilité de la CCNUCC dans la promotion d’une action climatique authentique et percutante. Permettre aux États pétroliers d’accueillir les pourparlers de l’ONU sur le climat suscite déjà de sérieuses inquiétudes, mais la nomination d’un dirigeant d’une compagnie pétrolière à la présidence de la COP28 est un affront sans précédent aux principes du processus climatique de l’ONU. Cette décision sape gravement la crédibilité des processus de la CCNUCC dans la réalisation des ambitions climatiques et érode davantage la confiance du public.

La communauté mondiale, en particulier le mouvement pour la justice climatique, croit fermement que les pourparlers sur le climat doivent être dirigés par un leadership impartial qui accorde la priorité au besoin urgent de solutions durables et équitables. En permettant à un exécutif pétrolier de présider la COP28, la CCNUCC envoie un message désolant selon lequel les intérêts de l’industrie des combustibles fossiles ont plus de poids que l’impératif de faire face à la crise climatique et de protéger les communautés vulnérables.

La présence de lobbyistes de l’industrie des énergies fossiles à la COP27 illustre clairement que les conférences de l’ONU sur le climat accordent de plus en plus la priorité aux intérêts des grandes entreprises, en particulier celles des secteurs pétrolier et gazier. Malheureusement, cette approche fournit une plate-forme pour la promotion d’initiatives de greenwashing et de solutions trompeuses, plutôt que de conduire l’élimination urgente et nécessaire des combustibles fossiles pour empêcher une escalade désastreuse de la crise climatique.

Ce qui aggrave encore le problème, c’est le fait inquiétant que le gouvernement des Émirats arabes unis réprime activement les droits et libertés de la société civile, étouffant toute forme de dissidence. À la lumière de ces développements, il est crucial pour la crédibilité et l’intégrité des négociations sur le climat que Sultan Al Jaber démissionne de ses fonctions de PDG d’ADNOC et de Masdar ou décline la présidence de la COP. De plus, l’ONU devrait mettre en œuvre des politiques pour prévenir de futurs conflits d’intérêts liés aux négociations sur le climat.

L’industrie des combustibles fossiles, malgré sa contribution importante à la crise climatique, est déterminée à maintenir le statu quo. Plutôt que de s’engager à des réductions substantielles d’émissions, ils promeuvent les marchés du carbone et d’autres fausses solutions qui ne s’attaquent pas aux causes profondes du problème. Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est l’infiltration et l’influence de l’industrie dans les négociations sur le climat. Pour que la COP28 fasse des progrès significatifs dans la résolution de la crise climatique, il est impératif de résoudre ce conflit d’intérêts flagrant. Cette situation souligne le besoin urgent d’une prise de décision collective sur ce qui est jugé acceptable et inacceptable. Il souligne également la nécessité d’une politique de conflit d’intérêts au sein de la CCNUCC. L’érosion de la confiance du public due à la corruption et à une influence indue entrave la participation des principales parties prenantes, empêchant leur voix d’être entendue. Compte tenu des enjeux élevés impliqués dans l’élaboration de la politique climatique, il est inacceptable que des intérêts particuliers s’emparent des négociations. La situation actuelle suggère que les négociations aux EAU pourraient essentiellement devenir un dialogue entre différentes factions de l’industrie des combustibles fossiles. Cette approche d’exclusion réduit au silence les voix des communautés de première ligne et d’autres parties prenantes essentielles qui devraient jouer un rôle vital dans l’élaboration de solutions climatiques efficaces.

Le président de la COP doit être impartial et non affecté par l’influence des intérêts des combustibles fossiles. Le moment est venu pour la CCNUCC d’assumer sa responsabilité en mettant en œuvre une élimination équitable et attendue depuis longtemps des combustibles fossiles, accompagnée d’une transition juste qui donne la priorité aux droits des travailleurs, au dialogue social et à la protection sociale. Il est impératif que nous mettions fin aux actions de toutes les entreprises de combustibles fossiles qui minent et affaiblissent la réponse mondiale au changement climatique. Toute tentative de minimiser ou d’édulcorer cette décision scandaleuse ne sert qu’à saper les efforts inlassables de ceux qui travaillent à atténuer le réchauffement climatique. Cette tentative audacieuse de l’industrie en déclin des combustibles fossiles pour manipuler les résultats de la COP28 ne sera pas tolérée.

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