En Guadeloupe, la difficile réintégration des soignants suspendus

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Après dix-huit mois de mobilisation, les grévistes du « bik à rézistans » du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre seraient-ils sur le point de lever le camp ? Depuis que le gouvernement a annoncé, le 30 mars, son intention de suivre l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) préconisant la fin de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants, la victoire pourrait désormais sembler toute proche pour les agents hospitaliers guadeloupéens suspendus pour non-conformité avec la loi du 5 août 2021.

Pourtant, sur le piquet de grève, installé un mois après la promulgation de cette loi instaurant la vaccination obligatoire pour les professionnels de santé, l’ambiance n’est pas au triomphalisme. D’autant que, dans sa décision rendue mardi 4 avril, le tribunal administratif de Basse-Terre a débouté seize agents qui avaient saisi la justice à la suite du refus du CHU de les réintégrer en juin 2022. De quoi doucher les espoirs des plus optimistes, après l’avis de la HAS. Sous la quinzaine de chapiteaux qui constituent le village des « suspendus », sur le parking extérieur de l’hôpital de Pointe-à-Pitre, la routine suit donc encore son cours : des activités sportives et culturelles sont toujours proposées sur le « bik ». Grâce aux dons recueillis par les syndicats, le déjeuner continue d’être servi gratuitement aux quelques dizaines de grévistes présents. Entre les bouquets de fleurs tropicales qui ornent les barnums, des banderoles en créole rappellent que le combat pour la réintégration des salariés non vaccinés n’est pas encore terminé.

« On ne va pas procéder à des réintégrations de la sorte, comme si on était juste dehors à attendre qu’on nous appelle pour courir reprendre nos postes. Non, non, non : il y a toute une série de choses qu’il faudra négocier avant », explique Elière Guiéba, le nouveau secrétaire général de l’Union des travailleurs de la santé (UTS), la branche santé de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG). Aux yeux du syndicaliste, un « combat essentiel » reste à mener pour « la prise en compte de tout ce qu’on a subi » depuis l’instauration de l’obligation vaccinale. « C’est primordial, personne ne pourra reprendre le travail dans l’état dans lequel nous nous trouvons actuellement », fait valoir l’affable responsable syndical, promu, en 2022, au sein de cette organisation à la réputation d’intransigeance.

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