En République tchèque, l’industrie de l’armement au secours de l’Ukraine tourne à plein régime
Les industriels du secteur, qui figuraient parmi les premiers à livrer des chars, des lance-roquettes et des missiles à Kiev, ont enregistré des ventes record en 2022
Le secteur tchèque de la défense a répondu avec diligence aux besoins accrus de l’Ukraine pour répondre à l’agression russe, au point de faire déborder ses carnets de commandes. Le pays dispose d’une solide industrie implantée sur son sol depuis le XIXe siècle, du temps où elle concentrait l’arsenal de l’empire austro-hongrois. La tradition a su se maintenir bien au-delà, y compris après le passage à l’économie de marché dans les années 1990.
« C’est résolument une année record », affirme Tomas Kopecny, qui était jusqu’à fin 2022 vice-ministre de la défense chargé de la coopération industrielle, et qui coordonne aujourd’hui les efforts de la République tchèque pour la reconstruction du pays. « Les contrats signés pour l’Ukraine ont atteint 40 milliards de couronnes [près de 1,7 milliard d’euros] en 2022 », précise-t-il, soit le double du pic d’activité enregistré en 2016. « La plupart de l’aide militaire fournie par la République tchèque provient de contrats qui ont été payés par le gouvernement ukrainien ou par d’autres, dont le gouvernement tchèque », poursuit le haut fonctionnaire.
Dans les premières semaines de la guerre, en avril 2022, le pays avait été le premier à envoyer à l’Ukraine une dizaine de chars T-72 de confection soviétique. La défense de Kiev est vue par Prague comme garante de sa propre sécurité. « Nous avons suivi avec anxiété cette première livraison. Le fait de n’avoir rencontré aucun incident a été un argument fort pour la plupart des capitales de l’OTAN [pour en faire de même] », indique Tomas Kopecny.
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