États-Unis et Pakistan renouent leurs liens : défis majeurs avec l’Iran et la Chine
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Le 18 juin 2025, une rencontre historique a eu lieu à la Maison-Blanche entre le président américain Donald Trump et le chef d’état-major pakistanais, le maréchal Asim Munir. Cette entrevue, d’une durée exceptionnelle de plus de deux heures, marque un tournant dans les relations souvent tendues entre Washington et Islamabad. Toutefois, ce rapprochement s’inscrit dans un contexte complexe, marqué par des enjeux géopolitiques majeurs liés à l’Iran et à la Chine.
Un tournant dans les relations américano-pakistanaises
Rencontre inédite à la Maison-Blanche
Pour la première fois, un président américain a reçu un chef militaire pakistanais qui n’est pas également chef d’État, témoignant de l’importance stratégique accordée à cette visite. Donald Trump a salué le rôle du Pakistan dans la médiation du cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan en mai 2025, déclarant :
« Je l’ai invité pour le remercier d’avoir évité une guerre. Il mérite des félicitations pour avoir contribué à ce cessez-le-feu. »
Le chef d’état-major pakistanais, Asim Munir, a qualifié cette rencontre de « jalon historique » dans les relations bilatérales, soulignant une nouvelle priorité stratégique accordée par Washington à Islamabad.
Vers un partenariat économique élargi
Au-delà des questions militaires, Donald Trump a exprimé son intérêt pour développer un partenariat économique « mutuellement bénéfique » avec le Pakistan. Les domaines évoqués incluent le commerce, le développement économique, les mines, l’intelligence artificielle, l’énergie, la cryptomonnaie et les technologies émergentes. Cette diversification témoigne d’une volonté américaine de renforcer ses liens avec Islamabad sur plusieurs fronts.
Les défis liés à l’Iran et à la Chine
Soutien pakistanais affirmé à l’Iran
Dans le contexte du conflit Iran-Israël, le Pakistan a réaffirmé son soutien sans équivoque à l’Iran. Le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Shafqat Ali Khan, a déclaré :
« Notre soutien à l’Iran est fondamental et incontestable. Aucun Pakistanais, ni le gouvernement, ne peut concevoir une position différente vis-à-vis d’Israël. »
Cette position ferme complique la relation avec les États-Unis, alliés d’Israël, et souligne la complexité du rôle diplomatique pakistanais dans la région.
La Chine, un allié stratégique incontournable
La Chine reste un partenaire clé pour le Pakistan, notamment à travers le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé l’engagement de Pékin envers la souveraineté, la coopération antiterroriste et le développement du Pakistan. L’intérêt de l’Iran à rejoindre le CPEC, en lien avec l’initiative chinoise « Belt and Road », renforce cette trilogie stratégique.
Les ports stratégiques de Gwadar (Pakistan) et de Chabahar (Iran) sont au cœur de cette coopération, offrant des corridors commerciaux essentiels pour la région.
Réactions et perspectives géopolitiques
Position américaine nuancée
Si Donald Trump a salué la connaissance approfondie du Pakistan sur l’Iran, il a aussi souligné la complexité des relations régionales :
« Ils connaissent l’Iran mieux que la plupart. Ce n’est pas qu’ils sont hostiles à Israël, ils connaissent les deux parties. »
Cependant, certains analystes estiment que ce rapprochement reflète davantage la posture personnelle de Trump que celle de l’ensemble des institutions américaines.
Tensions régionales et diplomatiques
L’Inde a perçu cette rencontre comme un revers pour ses propres relations avec les États-Unis. Le Premier ministre Narendra Modi a décliné une invitation à la Maison-Blanche, alimentant les spéculations sur un refroidissement des liens indo-américains.
Par ailleurs, des voix au Pakistan critiquent la mise à l’écart des dirigeants civils dans ces négociations, soulignant un déséquilibre entre pouvoir militaire et gouvernement civil.
Vers un nouvel équilibre régional ?
L’alliance croissante entre le Pakistan, l’Iran, la Chine et la Russie dessine un nouvel axe stratégique en Asie du Sud et de l’Ouest. Cette coalition vise à limiter l’influence américaine dans la région tout en renforçant la coopération économique et militaire entre ses membres.
Cette rencontre historique entre Donald Trump et Asim Munir ouvre une nouvelle ère dans les relations américano-pakistanaises, mais elle s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe où les enjeux liés à l’Iran et à la Chine restent prépondérants. Le Pakistan se trouve à la croisée des chemins, cherchant à équilibrer ses alliances traditionnelles avec ses ambitions de renforcer ses liens avec les États-Unis. Le prochain sommet régional et les évolutions diplomatiques à venir seront déterminants pour l’avenir de cette dynamique.
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