Guyane : l’auteur présumé du tir mortel sur un gendarme a été interpellé

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L’auteur présumé du tir sur un gendarme du GIGN, tué lors d’une opération contre l’orpaillage illégal à la fin de mars en Guyane, a été interpellé samedi 8 avril. L’homme, âgé de 20 ans et de nationalité brésilienne, a été interpellé dans l’après-midi par le GIGN dans la forêt guyanaise, après avoir fait part de son intention de se rendre, a fait savoir le procureur de la République de Cayenne, Yves Le Clair, à l’Agence France-Presse.

Le tireur présumé a été placé en rétention judiciaire, avant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui devrait le placer sous mandat de dépôt. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect appartenait à un groupe de braqueurs de mines d’or clandestines, et n’était pas lui-même un orpailleur.

Le gendarme du GIGN Arnaud Blanc, 35 ans, était mort le 25 mars alors qu’il participait à une opération contre l’orpaillage illégal sur le site clandestin de Dorlin, au cœur de la Guyane, non loin de Maripasoula. Le tireur présumé était resté « dans le secteur », a précisé M. Le Clair.

Le gendarme avait été héliporté avec neuf camarades au cœur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site de Dorlin. Le groupe avait été pris à partie par une bande armée. Durant les échanges de tirs nourris, le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019, avait été touché. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Cayenne pour meurtre en bande organisée.

Des opérations régulières de démantèlement

Cette interpellation survient huit jours après l’hommage rendu le 31 mars par Emmanuel Macron au gendarme Arnaud Blanc, pacsé et père de deux enfants, sur la base du GIGN de Versailles-Satory (Yvelines).

« Celui qu’on surnommait “Blanca” avait bien l’âme d’un soldat de la France, souriant et libre », avait déclaré le chef de l’Etat devant son cercueil du gendarme. Ce « tireur d’élite, conducteur de véhicules blindés, secouriste confirmé, expert en pirogues » avait pris pour engagement de « protéger chacun en rempart du droit, en soldat de la loi jusqu’au bout », avait ajouté Emmanuel Macron.

L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de l’opération « Harpie », lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’Etat.

En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balle au cours d’une opération conjointe de l’armée et de la gendarmerie contre des chercheurs d’or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin. Depuis 2010, l’armée a également été endeuillée dans le cadre de cette lutte par plusieurs décès de nature accidentelle.

De la fin d’octobre au début de décembre 2022, jusqu’à 500 militaires avaient été mobilisés pendant sept semaines afin de « neutraliser » les principaux sites clandestins d’extraction d’or. Cinquante tonnes de matériel et de denrées diverses, 30 000 litres de carburant, 12 kilomètres de tuyaux de chantier, 6 concasseurs, 90 groupes électrogènes, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs avaient été saisis. Soit un préjudice financier d’environ 4 millions d’euros, selon la préfecture, pour les garimpeiros (terme désignant les orpailleurs brésiliens illégaux en Guyane).

Quelque 500 sites d’orpaillage illégal encore actifs

Selon les chiffres d’un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à quelque 8 600 le nombre de mineurs clandestins, « en situation irrégulière sur le territoire » pour la plupart. Quelque 500 sites d’orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l’Observatoire de l’activité minière (OAM), parmi lesquels 150 sont situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité.

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