Immigration : la « voie danoise » séduit les droites européennes

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Alors que les Européens négocient le pacte asile et migration à Bruxelles, Copenhague est le théâtre, ces dernières semaines, d’un étranger ballet. Les unes après les autres, des délégations d’élus étrangers – de la droite conservatrice surtout, mais pas seulement – défilent, en quête d’inspiration, dans la capitale du petit pays nordique de 5,6 millions d’habitants, qui affiche une des politiques migratoires les plus restrictives d’Europe.

Le 24 mai, c’était au tour d’Eric Ciotti d’y faire un saut, après le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, début mai. Accompagné de plusieurs élus de son parti, le patron des Républicains (LR) a rencontré le ministre danois de l’immigration, Kaare Dybvad, un social-démocrate dont le parti, revenu au pouvoir en 2019, gouverne avec les libéraux et le Parti des modérés (centre droit) depuis fin 2022. M. Ciotti a également visité un centre de rétention administrative et un quartier visé par une loi « antighetto ».

Un mois plus tôt, le 25 avril, la première ministre danoise, Mette Frederiksen, cheffe de file des sociaux-démocrates, avait reçu à Copenhague son homologue suédois, le conservateur Ulf Kristersson. A la tête d’une coalition avec l’extrême droite, celui-ci n’avait pas caché que le Danemark constituait désormais un modèle pour son gouvernement, après avoir longtemps fait figure de repoussoir aux yeux des Suédois.

« 94 % » de « retours volontaires »

La droite autrichienne fait aussi partie des formations conservatrices qui vouent une admiration à la « voie danoise », comme l’a de nouveau vanté, vendredi 26 mai, Gerhard Karner, le ministre de l’intérieur (conservateur), en recevant à Vienne M. Dybvad. « Le Danemark est très efficace pour renvoyer les gens dans leur pays d’origine », a assuré l’Autrichien, en affirmant soutenir aussi les efforts danois pour sous-traiter l’asile au Rwanda.

A ses côtés, le ministre danois a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel ». Bien que social-démocrate, M. Dybvad a défendu cette coopération avec les partis de droite autrichiens ou français, de plus en plus alignés sur l’extrême droite en matière migratoire. « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche comme nous devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle », a-t-il plaidé en attaquant les flux migratoires actuels, qui « ne sont pas décidés par des responsables démocratiquement élus ».

 

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