Le PSG, en conflit avec la Mairie de Paris, joue la carte du Stade de France contre le Parc des Princes
Le Paris Saint-Germain souhaite acheter le Parc des Princes, où ses joueurs évoluent, mais la Mairie refuse pour l’instant cette idée. Agacés, les dirigeants qataris du club brandissent la menace d’un déménagement au Stade de France. La situation paraît bloquée, et les supporteurs historiques s’inquiètent.
C’est un public d’un genre inhabituel qui investit le vaste bureau d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, ce 17 janvier aux alentours de midi. Il y a quasiment autant de journalistes de sport présents que dans la tribune de presse du Parc des Princes un soir de match du Paris Saint-Germain (PSG). Monsieur le premier adjoint, pourtant réputé d’une sérénité à toute épreuve, paraît cette fois un peu emprunté, même flanqué du 1,92 mètre d’armoire à glace de son adjoint aux sports, l’ancien rugbyman professionnel Pierre Rabadan. Il faut dire que l’heure est aussi grave qu’après une nouvelle élimination en Ligue des champions. Emmanuel Grégoire a convoqué les médias pour faire un point, du moins essayer, sur une situation tendue à l’extrême : la Mairie et le PSG sont de moins en moins d’accord quant à l’avenir du Parc des Princes et se lancent de plus en plus de ballons en pleine figure.
L’affaire est à la fois simple et inextricable, comme une querelle de voisinage : le stade appartient à la Ville, qui le loue au PSG pour une somme modique (environ 2 millions d’euros par an), tandis que Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du club, ne veut engager d’onéreux travaux d’agrandissement (estimés à 500 millions d’euros, afin d’en porter la capacité de 47 000 à 58 000 places) que s’il devient propriétaire de l’enceinte. Deux jours auparavant, la maire de Paris a déclaré dans Le Parisien, de manière aussi officielle qu’inattendue, avec son franc-parler proverbial : « Le Parc des Princes n’est plus à vendre. » Un coup d’arrêt brutal à des semaines de discussions, puis de friture sur la ligne, puis de long silence fâché.
Pour avoir une idée de l’atmosphère générale, il suffit de se souvenir de la dernière fois où Nasser Al-Khelaïfi, le président qatari du PSG, a parlé d’Emmanuel Grégoire. C’était dans L’Equipe, le 3 décembre 2022 : « Lui, il parle trop. En face de nous, il nous dit quelque chose, et dans le journal sa version est différente. » Ou d’exhumer ces quelques amabilités afférentes exprimées dans divers médias internationaux, au même moment : « La maire force le PSG à quitter sa maison », ou encore « Ils font pression pour que nous partions. » Un coup de sang en pleine Coupe du monde 2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre), quand ce même Nasser Al-Khelaïfi s’est convaincu que, malgré les promesses répétées d’Anne Hidalgo sur une cession prochaine du Parc au club, celle-ci avait finalement, pour une raison inconnue, diamétralement changé d’avis.
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