Les infirmiers, un levier pour renforcer l’offre de soins
Dans un système de santé en crise, c’est un « maillon essentiel » que le gouvernement a annoncé remettre en jeu. Et, même, remettre au centre de l’offre de soins : à l’heure où se fait durement sentir le manque de médecins, le ministre de la santé, François Braun, a promis de réformer ce métier qu’exercent quelque 650 000 infirmiers pour leur confier de nouvelles missions, revoir leurs perspectives de carrière et de formation.
« Investir dans l’avenir de cette profession est une nécessité », a défendu le ministre en conclusion d’un séminaire organisé avenue de Ségur, le 26 mai, en précisant que « cette refondation devra aboutir en septembre 2024 ». Un second séminaire devait se tenir le 7 juin en présence des directeurs de tous les instituts de formation en soins infirmiers de France.
La date butoir peut sembler lointaine, alors que le décret qui définit les actes infirmiers n’a pas été modifié depuis presque vingt ans. Entre-temps, les soins et techniques ont évolué, les besoins d’une population vieillissante ont augmenté. « On veut être ambitieux… et réalistes », a justifié Marie Daudé, directrice générale de l’offre de soins au ministère de la santé, devant un parterre d’infirmiers venus assister, le 22 mai à Paris, à un colloque sur l’évolution de la profession organisé par leur ordre. « Ce chantier d’envergure demande de revoir toute l’architecture, d’avancer de concert sur le volet des compétences et de la formation », a-t-elle aussi rappelé.
Plus de responsabilités
Le coup d’envoi a été donné les 11 et 12 mai, dans une relative discrétion, avec l’organisation au ministère de la santé d’un « atelier » réunissant une trentaine d’infirmiers venus de toute la France. Les organisations représentatives, elles, n’y étaient pas. Un « oubli » que le séminaire ministériel du 26 mai est venu rattraper. « Ce premier temps d’échange a permis de tester la méthode, fait-on valoir au cabinet de François Braun. Il est maintenant prévu un temps de travail avec l’ordre, les associations et les syndicats, ainsi qu’une concertation impliquant les professionnels, les étudiants et les patients. »