Macron menace des sanctions contre Israël face à la crise humanitaire à Gaza

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Le président français Emmanuel Macron a averti vendredi que la France pourrait imposer des sanctions contre Israël si le gouvernement de Tel-Aviv ne répond pas rapidement à la crise humanitaire dramatique à Gaza. Lors d’une visite à Singapour, Macron a dénoncé le blocus israélien qui dure depuis près de trois mois et qui plonge la population palestinienne dans une situation « intenable », avec un risque de famine imminente. Ce durcissement de ton illustre la pression internationale croissante sur Israël, alors que l’aide humanitaire peine à atteindre les habitants de Gaza.

Une crise humanitaire « intenable » à Gaza

Depuis le 2 mars 2025, Israël maintient un blocus strict sur la bande de Gaza, empêchant l’entrée de la plupart des aides humanitaires. Cette situation a conduit à une aggravation dramatique des conditions de vie, avec près de 54 000 Palestiniens tués et plus de 123 000 blessés depuis le début du conflit en octobre 2023. Selon les organisations humanitaires, un Palestinien sur cinq est aujourd’hui menacé de famine.

Israël a récemment accepté, sous pression internationale, d’autoriser un nombre limité de convois d’aide, environ 900 camions depuis une dizaine de jours, mais la distribution reste chaotique et insuffisante. Le système d’aide, géré par une ONG soutenue par les États-Unis et Israël, est critiqué pour son inefficacité et les violences survenues lors des points de distribution, où des blessés ont été causés par des tirs israéliens.

Macron : une menace de sanctions si la situation ne s’améliore pas

À Singapour, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Lawrence Wong, Emmanuel Macron a déclaré que si aucune réponse adéquate n’était apportée dans les prochaines heures et jours, la France et ses alliés devraient durcir leur position, évoquant explicitement la possibilité de sanctions contre les colons israéliens.

« Le blocus crée une situation intenable sur le terrain », a-t-il affirmé, ajoutant que la communauté internationale ne pouvait rester inactive face à une telle crise humanitaire.

Macron a également appelé à mettre fin à l’idée que les droits humains sont respectés dans cette situation et a exprimé l’espoir que le gouvernement israélien change de position pour enfin permettre une réponse humanitaire adéquate.

La reconnaissance d’un État palestinien : un devoir moral et politique

Le président français a réaffirmé que la reconnaissance d’un État palestinien constituait « non seulement un devoir moral, mais aussi une nécessité politique ». Toutefois, il a précisé que cette reconnaissance devait s’accompagner de conditions, notamment la démilitarisation du Hamas.

Cette position s’inscrit dans le cadre d’une conférence co-organisée par la France et l’Arabie Saoudite prévue du 17 au 20 juin, visant à établir un cadre pour la création d’un État palestinien tout en garantissant la sécurité d’Israël.

Réactions contrastées

Israël dénonce une « croisade » contre l’État juif

Le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement critiqué les propos de Macron, les qualifiant de « croisade contre l’État juif ». Israël rejette l’accusation de blocus humanitaire et considère les menaces de sanctions comme une récompense aux « terroristes jihadistes ». Le gouvernement de Benjamin Netanyahu continue de défendre sa politique, malgré la pression internationale croissante.

Organisations humanitaires dénoncent l’inefficacité du système d’aide

Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé le système d’aide soutenu par les États-Unis et Israël comme « cynique » et inefficace, incapable d’atteindre les populations les plus vulnérables. Les Nations Unies et d’autres agences internationales ont également alerté sur la situation chaotique et violente aux points de distribution de l’aide.

Soutien de certains leaders internationaux

Le Premier ministre singapourien Lawrence Wong a suggéré que les restrictions israéliennes pourraient constituer une violation du droit international. Par ailleurs, des dirigeants comme l’Indonésien Prabowo Subianto ont condamné toute tentative israélienne de contrôle ou de déplacement des habitants de Gaza.

Contexte géopolitique et enjeux

Les affrontements entre Israël et le Hamas ont provoqué la pire crise depuis des décennies, avec un cessez-le-feu rompu en mars 2025. Les tentatives de médiation ont échoué, exacerbant les souffrances civiles. La communauté internationale, notamment l’Union européenne et la France, plaide pour une solution à deux États, mais la situation militaire et politique reste extrêmement tendue.

Macron, qui a déjà qualifié la politique de Netanyahu de « honteuse » et « inacceptable » lors d’interviews précédentes, insiste sur la nécessité d’une pression accrue, notamment via l’Union européenne, pour faire évoluer la position israélienne. Il souligne cependant que la puissance américaine reste déterminante dans ce dossier.

Le président Emmanuel Macron a clairement durci le ton contre Israël, menaçant de sanctions si le blocus sur Gaza ne cesse pas rapidement. Cette annonce marque un tournant dans la diplomatie française, qui met en avant la nécessité d’une réponse humanitaire urgente et la reconnaissance politique d’un État palestinien. Face à une crise humanitaire sans précédent, la communauté internationale est appelée à agir avec fermeté pour éviter une catastrophe humanitaire majeure à Gaza.

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