Réforme des retraites : après une journée électrique, la Nupes retire un millier d’amendements pour accélérer les débats

Read Time:3 Minute, 7 Second

Sous la pression du gouvernement et de l’opposition, la coalition de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) a annoncé lundi 13 février au soir retirer « un millier d’amendements » pour avancer dans l’examen de la réforme des retraites. Après cette annonce, il restait encore aux députés plus de 14 000 amendements à examiner.

Dans la soirée, les députés écologistes avaient été les premiers à faire savoir par la voix de Sandrine Rousseau vouloir « retirer des amendements » pour « avancer » dans l’examen du texte. Une annonce intervenue peu après un nouvel incident sur les bancs de l’Hémicycle, qui a ralenti les discussions.

En début de soirée, le député La France insoumise (LFI) Aurélien Saintoul a accusé le ministre du travail, Olivier Dussopt, d’être un « imposteur » et un « assassin », provoquant aussitôt une suspension de séance et s’attirant la réprobation de l’ensemble des bancs de l’Assemblée. De retour dans l’Hémicycle, après avoir vu ses propos condamnés à l’unanimité, l’élu a présenté ses excuses au ministre, qui les a acceptées, et a été sanctionné d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. Cet incident est intervenu une semaine après qu’un autre député « insoumis », Thomas Portes, s’est vu sanctionné par une exclusion de quinze jours de l’Assemblée à la suite d’une photo postée sur Twitter où il se mettait en scène le pied posé sur un ballon à l’effigie de M. Dussopt.

Les deux épisodes alimentent ainsi le procès de la majorité et des oppositions à l’encontre de LFI, tant sur le ton que ses députés usent dans l’Hémicycle que sur leur méthode parlementaire.

Lundi, la première ministre Elisabeth Borne avait demandé dans une interview à l’Agence France-Presse le « retrait des amendements qui n’ont pas d’autre objet que de faire de l’obstruction et de retarder » l’examen du projet de réforme, ainsi que la fin des « invectives ». Alors que les débats doivent se terminer vendredi soir dans l’Hémicycle, la première ministre estimait que « les Français méritent mieux » et que « beaucoup des amendements sont là simplement pour empêcher le débat d’avancer ».

« On souhaite vraiment qu’il y ait un débat démocratique sur ce texte, qu’on puisse discuter argument contre argument, projet contre projet. »

La stratégie de LFI critiquée aussi par les syndicats

Avant elle, pas moins de quatre ministres sont ainsi montés au créneau contre « l’obstruction systématique » de LFI sur le dossier des retraites.

« Aujourd’hui, La France insoumise est un obstacle au débat démocratique sain, clair, que nos compatriotes sont en droit d’avoir sur la réforme des retraites », avait assuré le ministre de l’économie Bruno Le Maire sur RTL . Olivier Dussopt, invité lui sur Franceinfo, lundi matin, avait renchéri : « Nous sommes face à une obstruction systématique de la coalition autour de La France insoumise. »

Dimanche, le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, dénonçait également sur RTL la « connerie » de l’obstruction, visant LFI, à l’origine de la majorité des amendements déposés. Il a aussi déploré le « spectacle lamentable » à l’Assemblée, qui n’a « rien à voir avec la dignité du mouvement de la rue ». « Nous souhaitons qu’il y ait un vote sur l’article 7 », a abondé, lundi, sur BFM-TV, le leader de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, afin que « chaque député puisse s’exprimer » sur l’allongement de la retraite à 64 ans.

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Previous post Dans la bataille de l’accès aux soins, le gouvernement face à la colère des médecins
Next post La France fait face à un fort regain de climatoscepticisme sur Twitter