la fin de la belle histoire pour Lucas Pouille, battu au deuxième tour

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Un match en fin de journée et un court Suzanne-Lenglen plein à craquer sous un grand ciel bleu pour encourager le « revenant » français : tous les ingrédients étaient réunis pour le duel entre Lucas Pouille (675ᵉ) et Cameron Norrie (13ᵉ). Mais le combat tant attendu n’a pas eu lieu. Le Britannique l’a facilement emporté mercredi 31 mai au deuxième tour de Roland-Garros (6-1, 6-3, 6-3).

Le Français, sorti des qualifications, goûtait pour la première fois à une autre ambiance que celle du court 14, où il avait joué jusqu’à présent tous ses matchs lors de cette édition. Mais il n’a pas dû être très dépaysé. Dès les premiers points, les « Allez Lucas » et les nombreux chants des 10 000 spectateurs à la recherche du frisson étaient prêts à le pousser une nouvelle fois.

Des ardeurs que Cameron Norrie a vite calmées. Le métronome britannique, indébordable, a imposé son rythme et fait visiter tous les recoins du terrain au Français. Les encouragements du public, toujours aussi bruyant malgré le score, ne changeront rien : la tête de série n° 14 a réalisé le break rapidement dans chaque manche pour s’imposer sans difficulté.

« Il avait décidé de se soigner, c’est-à-dire d’arrêter de jouer »

Ancien n° 10 mondial et demi-finaliste à l’Open d’Australie en 2019, Lucas Pouille était tombé aux oubliettes après plusieurs blessures. Mais c’est surtout la fracture d’une côte, au printemps 2022, qui l’a fait basculer. « À partir de là, j’ai commencé à voir tout en noir », se souvient-il dans L’Equipe. C’est le début de la descente aux enfers.

« J’ai commencé à avoir un côté plus sombre et à entrer dans une dépression qui m’a amené, après Roland, à dormir une heure par nuit et à boire seul », poursuit-il dans les colonnes du journal sportif. Alors, il décide de ranger les raquettes et de passer du bon temps avec ses amis et sa famille sur la Côte d’Azur. « Il a passé de très bonnes vacances parce qu’il n’avait plus sa plus grande douleur qui était d’aller sur le court, explique son coach et ami Enzo Py dans L’EquipeIl avait décidé de se soigner, c’est-à-dire d’arrêter de jouer. Il a stoppé le train avant que ça déraille. »

C’est un passage à Bercy – pour les adieux de Gilles Simon – et la perspective des JO 2024 à la maison qui l’ont poussé à revenir sur les courts. Mais le chemin du retour est, lui aussi, sinueux. Les vieux démons ont semblé revenir dès sa reprise en janvier, avec une lésion aux abdominaux en Thaïlande puis l’apparition d’une douleur à une côte à Quimper.

« J’aurais signé » pour un deuxième tour sur le Lenglen

Il prépare ensuite la saison de terre battue avec ses jeunes compatriotes Luca Van Assche et Arthur Fils à Nice, avant de partir sur les continents américain et sud-américain. Là-bas, il enchaîne trois Challengers où il ne gagne que deux matchs, avant de se retirer du quatrième, qu’il devait disputer, à cause d’un lumbago. « C’est moi qui devais porter son sac », raconte même Enzo Py dans L’Equipe.

Rien ne prédestinait alors Lucas Pouille à fouler l’ocre de la porte d’Auteuil cette année. Mais, invité par les organisateurs à disputer les qualifications, il retrouve de sa splendeur dans l’antre du court 14. Les victoires sur le Tchèque Tomas Machac (127ᵉ) puis le Taïwanais Tseng Chun-hsin (215e) et enfin l’AutrichienJurij Rodionov (134ᵉ) – ses premières en Grand Chelem depuis trois ans et demi – lui ouvrent les portes du grand tableau.

Après avoir rejoué, et rebattu, l’Autrichien – lucky loser – au premier tour, la marche était donc trop haute face au numéro 1 britannique. S’il a concédé qu’il y avait de « la déception », le Nordiste a tout de même réussi son tournoi. « Si en rentrant des Etats-Unis, il y a plusieurs semaines, on m’avait dit : tu te qualifieras, tu passeras un tour et tu seras au deuxième tour sur le Lenglen, honnêtement j’aurais signé », a-t-il relativisé en conférence de presse après le match. Surtout, au-delà du résultat, il est redevenu un joueur de tennis.

 

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