Au Cameroun, des communautés forestières complices des trafiquants de bois

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Le camion est garé au bord d’une piste sinueuse à Nkollo, un village situé dans la région du Sud, au Cameroun. Allant et venant le long du tronçon, des Bagyeli (les habitants des forêts, communément appelés Pygmées, terme qu’ils jugent péjoratif) vaquent à leurs occupations. Le véhicule, rempli de bois scié, est stationné là depuis plusieurs jours. « Il transporte du bibolo [un bois tropical]. Il a une panne », explique Mathias Kouma, leader bagyeli âgé de 34 ans.

Dénué de plaque d’immatriculation, le camion n’appartient à aucune société légale reconnue par le ministère des forêts. Son propriétaire est un « warapeur », un de ces transporteurs de bois exploité illégalement qui pullulent dans les zones forestières du Cameroun. Les grumes, une fois blanchies, seront écoulées sur le marché local ou livrées à des entreprises asiatiques avant exportation. D’après Global Forest Watch, de 2001 à 2021, la région du Sud a perdu près de 7 % de son couvert végétal, soit 326 000 hectares.

Pour prélever ce bois, le propriétaire du camion a versé de l’argent aux villageois, confie Mathias Kouma, sans préciser le montant. Selon les essences et la quantité de grumes coupées, les pots-de-vin peuvent aller de 25 000 à plus de 250 000 francs CFA (soit 381 euros). Des sommes destinées à acheter le silence ou la complicité des habitants et qui sont généralement données au bourg via le comité de développement ou des organismes locaux représentant les villageois.

 

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