
Après le déluge en Californie, tempête d’opinions sur le changement climatique
Le soleil est revenu, mais où est la plage ? A Ocean Beach, au bout de la terre, dans le quartier de Land’s End à San Francisco, le paysage est transfiguré. Des tonnes de sable ont été emportées au large par les tempêtes de début janvier. Des débris de bois, des troncs entiers jonchent le littoral. Les promeneurs en ont fait des sculptures, des bûchers, un « cimetière », se désole un riverain. A quelques kilomètres au sud, à Fort Funston, une falaise d’où s’élancent les deltaplanes les jours de grand vent, un bunker de la seconde guerre mondiale a dévalé la pente. Intact, il semble attendre que quelqu’un l’aide à remonter…
Entre fin décembre 2022 et mi-janvier, San Francisco a connu un volume de précipitations sans précédent depuis 1871. Les rues ont été inondées, les égouts ont débordé. Selon les experts, il est courant que le sable soit aspiré vers le large les jours de forte marée. En 2021, la municipalité a d’ailleurs dépensé 2,8 millions de dollars (2,61 millions d’euros) pour le ramener sur la berge. Cette fois, le gonflement du Pacifique l’a déplacé au-delà de la barrière naturelle qui longe la côte. Le sable disparu ne reviendra probablement pas.
Un mois après avoir été frappée par une succession de « rivières atmosphériques » (des couloirs de vapeur d’eau provoquant des précipitations intenses), la Californie répare, rebouche, renfloue. Le déluge a fait dix-neuf morts, soit plus que les incendies des deux dernières années combinées, et plus de 1 milliard de dollars de dégâts. Il a causé 500 éboulements, des coupures d’électricité, moult évacuations d’urgence.
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